O TOSTAAT EMAN AR MIZHIOù DU

O tostaat emañ ar mizioù du. Littéralement, approchant sont les mois noirs.

Quand je vous dis que Maître Yoda parle breton ! Ou plutôt, devrais-je dire, Maîtresse Yoda. Car c'est elle qui m'a inspiré cette note sur ces fameux mois noirs, chers aux Bretons.

Les mois noirs désignent en fait novembre (miz du, mois noir) et décembre (miz kerzu, mois "très" (?) noir). Dans le Vannetais, il fait tellement plus beau qu'ailleurs en Bretagne (je provoque) que c'est en fait décembre que l'on désigne par miz du, novembre étant appelé Kala Gouiañv : le mois des Calendes de l'hiver.

Les Bretons avaient jadis coutume de faire débuter l'hiver par le nouvel an celtique : la Samhain (ou Halloween pour les Irlandais et leurs descendants nord-américains). Or, cette fête est également appelée Gouel Kala Goañv (ou Kala Gouiañv), la fête des calendes de l'hiver.

La signification des mois noirs est facile à comprendre. C'est traditionnellement la saison la plus perturbée, la moins lumineuse. Elle sonne aussi le coup d'envoi de la saison des tempêtes : barr amzer ou taol amzer, que l'on peut traduire par le coup du temps, l'accès de colère du temps.

IL N'Y A PLUS DE SAISONS...

Statistiquement, selon les climatologues, c'est en décembre que les tempêtes sont les plus nombreuses en Bretagne. Toujours selon eux, la région serait touchée par deux tempêtes, en moyenne, chaque hiver. Si cela a été le cas l'an dernier (cf mon ancien blog), voilà plus d'une dizaine d'années que ce rythme n'est plus véritablement tenu. Là encore, il n'y aurait plus de saisons. Depuis celle d'octobre 1987, les tempêtes se sont faites plus rares. Celle du 26 décembre 1999 a même quasiment épargné la région, préférant passer plus au sud. Un paradoxe. La Bretagne a même été l'une des régions de France la moins touchée. La tempête de 99 a en particulier dévasté le sud-ouest, le centre et la Lorraine (région chère à Yoghill et Nonim).

La Bretagne payera sûrement très cher, un jour, une séance de rattrapage. Il faut s'y attendre. A moins qu'une fois encore, des dérèglements climatiques soient à l'œuvre : depuis 1999, les flux semblent passer plus au sud, de la Galice aux Charentes. Le phénomène s'est encore une fois vérifié il y a quelques jours dans le sud-ouest. L'Aquitaine (chère à Magali* et Jez') a été une nouvelle fois touchée de plein fouet par une tempête qui plus est plutôt précoce...

De toute évidence, les Bretons se sont montrés partageurs sur ce coup-là. Quand ils donnent quelque chose, 'faut toujours se méfier. C'est louche...