BREIZH ECONOMY ?
L'équivalent d'une grosse usine. Ou du nombre d'employés d'un petit conseil général. Selon une toute récente étude de l'Office de la langue bretonne (Ofis ar brezhoneg), le breton a généré à ce jour plus de 1 000 emplois directs et équivalents temps pleins.
En toute logique, près de 74 % de ces emplois sont tenus par les enseignants bilingues des filières Diwan, Div Yezh et Dihun (qui scolarisent en tout plus de 11 000 élèves) et par les enseignants des formations pour adultes.
La gestion de structures concernant la langue bretonne (personnels administratifs des filières d'enseignement, salariés de l'Office de la langue bretonne, certains personnels techniques rattachés à des collectivités ou des associations...) représente 10 % des effectifs, devant la culture (4,6 % des emplois, essentiellement dans le milieu associatif). Suivent les médias (4,1 %), les arts et spectacles (1,3 %), l'industrie, l'artisanat et le commerce (0,7 %), la santé et les services à la personne (0,6 %) et les administrations (0,3 %, c'est-à-dire... 3 personnes !).
Par département, le Finistère arrive en tête (48,8 % des emplois bilingues) devant le Morbihan (21 %), les Côtes d'Armor (15,7 %), l'Ille-et-Vilaine (11,4 %) et enfin la Loire-Atlantique (3,2 %).
Toujours selon l'Office de la langue bretonne, ce nombre devrait atteindre en 2010 entre 1 250 et 1 650 équivalents temps pleins, soit en réalité près de 2 000 salariés, au vu du nombre des enseignants suppléants à temps partiel.
Voilà qui est loin d'être négligeable et apporte une touche d'optimisme. La langue bretonne ne se cantonne plus à un petit cercle restreint d'initiés et s'avère créatrice d'emplois avec une croissance de l'ordre de 10 % par an. Les formations d'apprentissage du breton assureront d'ailleurs encore dans les années à venir des débouchés quasi certains aux apprenants.
Toutefois, un léger ralentissement se dessine, lié directement à la moindre croissance des créations de filières bilingues. Il est déjà certain que l'objectif fixé par la Région Bretagne d'atteindre le seuil des 20 000 élèves bilingues en 2010 ne sera pas atteint. Dommage quand on sait que ce niveau est tout juste un minimum pour stabiliser le nombre de locuteurs et donc sauver la langue.