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B u h e z  U r  V a l a f e n n
9 août 2007

"CE SIÈCLE AVAIT DEUX ANS"

Ne cherchez pas de qui est cette maxime pleine de lyrisme. Vous ne trouverez pas. Sauf si vous habitez dans ma CDC, terme tout aussi lyrique pour "communauté de communes".
C'est le titre d'un bulletin distribué dans les boîtes aux lettres. Bon échange de procédés. Tu déposes un bulletin dans l'urne, on te rend le gramme de papier au centuple en prospectus divers (et en factures, aussi).
Ahh, faut dire que les communautés de communes, c'est une invension assez remarquable. On sent tout le génie technocratique français.
T'habites où, toi ? A Cocopaq (pour communauté de communes du pays de Q**). Et moi, dans le territoire de la CCSTM, etc.
Bon, après tout, on s'en fout un peu. Ca ne nous empêche pas de vivre.
Sauf que nombre d'élus essayent obstinément de donner une âme, une identification commune à ces entités auprès de leurs habitants (et électeurs). Ca donne des campagnes de promotion et de propagande absurdes. Un peu comme dans la région des Pays de la Loire à plus grande échelle, où le contribuable finance des milions d'euros de prospectus en tout genre, distribués aux lycéens, pour expliquer qu'en Loire-Atlantique, ils ne sont plus en Bretagne mais dans les Pays de la Loire (véridique). Sauf que sortis de leurs frontières, ils auront beau expliquer qu'ils habitent dans les Pays de la Loire, les étrangers les regarderont avec des yeux ronds.
Au mieux, ils croiront qu'ils habitent en Touraine, du côté des châteaux de la Loire.

Mais je m'égare.

Revenons aux communautés de communes. A la base, l'idée était tout de même de réaliser des regroupements de communes à la méthode douce et non d'autorité, comme cela a été fait en Allemagne ou en Grèce, par exemple. L'idée pouvait se concevoir quand on sait que la France compte autant de communes (36000) que tous les autres pays européens réunis. Il en ressort des frais de structure collossaux (il faut bien une mairie, des élus, un secrétaire de mairie et du personnel technique dans chaque commune, même si cette dernière a moins de cent habitants, ce qui n'est pas rare en montagne, par exemple).
Mais reconnaissons que cela fait aussi le charme de la France. La multitude de communes repose sur son histoire.
Admettons, après tout.
Dans la réalité, alors que les effectifs des communautés de communes sont passés de 0 à leur création à environ 11 % du personnel employé dans les collectivités territoriales en France, le nombre d'employés communaux a lui non pas diminué mais stagné. Autrement dit, il n'y a pas eu de basculement, de transfert des emplois publics de l'un vers l'autre, mais adjonction. La machine a créé un échelon de plus, qui est venu grossir le mille-feuille France.
On touche là une nouvelle fois à l'impossibilité de ce pays à moderniser ses Institutions, à sa propention à créer de nouvelles entités territoriales invraisemblables sorties du chapeau de ses élites, de ses hauts fonctionnaires. Ce n'est pas sans rappeler le découpage actuel des régions, conçu dans un bureau parisien par un inspecteur de l'administration détaché au Commissariat général du Plan qui, en un après-midi, crayons de couleurs en main, a imaginé les 22 régions actuelles, sans lui-même savoir qu'elles seraient reprises texto par l'Etat. Il avait en particulier repris le découpage de la Bretagne sans la Loire-Atlantique, pondu sous Vichy en 1941. Il a inventé la région Centre (nom très porteur, n'est-ce pas), coupé la Normandie en deux, créé l'étonnant amas de Midi-Pyrénées, etc.

Avec les communautés de communes, l'histoire semble là aussi se répéter...


 

On vous resservirait bien une part ?

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Commentaires
A
Kleger> De la colle à placo qui a mal tourné ?<br /> Cornus> Voui, c'est vrai. Pas mal de compétences ont été transféré... Par contre, s'agissant des ordures ménagères, compétence transférée parce que, soit-disant, c'était plus intéressant de les faire à plusieurs communes, cela n'a pas empêché leur coût de flamber... Bon, la réglementation a beaucoup évolué, aussi... Je suis un peu de mauvaise foi là...<br /> DrFfloks> Communauté d'agglomération, à Lorient. Elle s'appelle Cap L'Oriant. Anciennement présidée par l'actuel président de Région, un gars bien au demeurant.<br /> Noche> Mouaha, tu Vannes à tout va dis-moi ! ;-) (Ok, je sors aussi)...
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N
Dr Ffolkes> je crois que c'est un truc comme ça, mais ça doit faire Cob (pas sûre du tout), mais dans le pire des cas, le résultat n'est pas très maritime puisque Communauté Urbaine Lorientaise, c'est cul-turellement tourné vers l'arrière...pays, bien sûr!Oups, heureusement qu'il dort! ;)<br /> je pense à autre chose, l'aglo, ça gonfle (sous l'effet de l'eau), il vaudrait mieux contreplaqué... Faut vraiment que je sorte là! :)))
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D
Noche> Lorient, ce n'est pas une communauté d'agglo ? Parce que CAL, d'abord c'est rigolo et ensuite il suffit d'y rajouter un E pour que ça reste très maritime !
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N
Dr Ffolkes>(Ben oui, je te réponds, il n'y a personne de levé dans la baraque!). Par ici, il y a des Cub, des Pays du Roi qui n'existe pas...Du côté de Lorient, ils n'ont pas dû oser utiliser le sigle ad hoc! ;)
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D
A Strasbourg, la communauté urbaine s'appelle la CUS. Logique. Il paraît qu'à Lille ils voulaient prendre un nom similaire, mais au dernier moment ils y ont renoncé ; va savoir pourquoi...
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