FACS, TRIBUNAUX... : QUELQUES RÉFLEXIONS
Réforme de la carte judiciaire. Soyons honnêtes : le principe d'une réduction du nombre de juridictions (plus de 1000 tribunaux en France !) n'est quand même pas absurde. En Bretagne, des villes de 8-10 000 habitants comme Loudéac, Ploërmel ou Paimbœuf ont actuellement des tribunaux d'instance, essentiellement chargés de traiter des dossiers de surendettement ou de divorce. Pour rester dans la région, il est sans doute regrettable que le centre-Bretagne perde la totalité de ses juridictions, mais pour le reste il est somme toute logique de redéployer des moyens là où se trouve l'essentiel des affaires à traiter. Il n'est pas stupide de redéployer des moyens de zones rurales sûres vers des zones urbaines difficiles, en particulier à la périphérie des grandes villes de France. Non, sur ce coup-là, je ne ferai pas mon Anti-Sarko comme d'hab'... D'ailleurs, soulignons une fois n'est pas coutume que le gouvernement a renoncé à détacher la Loire-Atlantique du ressort de la région judiciaire de Rennes comme elle l'avait initialement prévu.
Réforme des universités. Je vais peut-être en surprendre quelques uns, mais là encore je serais plutôt favorable à la réforme des universités... Seul l'augmentation du prix d'entrée me déplaît. Voilà qui risque d'aboutir une fois de plus à une forme de sélection par l'argent. Pour le reste, le principe d'une responsabilisation par une plus grande autonomie de gestion, de recrutement, d'investissement me paraît positif. Dans une région qui prône à l'envi sa soif de décentralisation, il faut savoir à un moment donné ce que l'on veut. Perso, j'ai plutôt apprécié que Rennes II vote majoritairement une reprise rapide des cours...
Voies express en Bretagne. Selon Ouest-France, l'Etat ne verrait pas d'un mauvais œil le passage des 2x2 voies bretonnes à 130 km/h contre 110 km/h.
Voilà qui laisse perplexe, à l'heure des économies d'énergie et de la sécurité routière renforcée...
Quel intérêt ? Aucun. Qui plus est, certaines portions urbaines (comme à hauteur de Vannes ou de Lorient) sont passées de 110 à 90 km/h. Une contradiction qui plus est dangereuse : cela se traduirait-il par un passage brutal de la limitation de 130 à 90 km/h à hauteur de ces agglomérations ?
Des esprits chagrins y voient une arrière pensée : re-qualifier à terme les voies express en autoroute et, du coup, réinstaurer les péages... Au-delà de l'aspect financier de l'opération, on ne peut également que se poser des questions sur la qualité de la desserte du réseau, qui présente une sortie tous les 3-4 km en moyenne contre environ 25 km pour une autoroute. Un tel projet ne se traduirait-il pas par une fermeture pure et simple de la plupart des sorties ? Un point fort du réseau breton qui irrigue fort bien ainsi toute la région et pas seulement l'abord des grandes villes. Rappelons que la gratuité a été obtenue sur des considérations d'aménagement du territoire ("périphéricité" de la Bretagne) à l'initiative du Celib et des mouvements agricoles bretons dans les années 60-70.