La chute de l'Empire américain d'Occident
Des milliards engloutis, qui semblent sortis du chapeau*, pour payer l'addition salée, orgiaque, des fonds de spéculation et des banques. Alors qu'ils se sont gavés d'argent. Qu'ils ont fait payer deux fois les classes modestes qui ont alimenté les fameuses subprimes. En leur prêtant de l'argent à vil taux et en pariant sur la revente de leurs biens. Parce qu'ils savaient parfaitement qu'ils ne pourraient pas tous honorer leurs dettes.
Manque de chance, le jeu a trop bien fonctionné. Le surendettement des ménages a été tel qu'il a poussé à la revente un nombre considérable de biens immobiliers (en tout cas aux Etats-Unis). Le marché n'a pas pu absorber ce surcroît d'offres, faisant plonger les prix de l'immobilier. Le phénomène de contagion est bien connu. L'effet domino est enclenché. Les banques plongent. Les Etats viennent à la rescousse. On se croirait, pour un peu, revenu au temps des nationalisations... Quelle ironie, quelle issue inattendue. L'hypercapitalisme triomphant la ramène moins.
L'Empire américain d'occident vivrait-il ses dernières heures ? Pas sûr pour autant. L'Oncle Sam a de la ressource. Mais cette implosion financière, qui coïncide avec la montée en puissance de la Chine, de l'Asie en général, servira sûrement de marqueur historique dans ce passage de relais.
* En réalité des Etats et donc des poches des contribuables. En recapitalisant - voire en nationalisant - des banques, les Etats semblent trouver des ressources inattendues pour financer la gabegie. Maintenant, pour être plus précis, d'où sort cet argent ? De la planche à billet (inflation en perspective) ? Du recours à l'emprunt (déficits budgétaires accrus en perspective) ? Des réserves (type stocks d'or) ? Dans tous les cas, les répercussions seront très lourdes...