L'écocapitalisme arrive
Le diagnostic énergétique exigé lors d'une vente de maison ou d'appartement, mais aussi en cas de mise à la location, prélude à la mise en place d'un nouvel impôt sur les habitations ? La tentation est grande. A l'heure du nouveau Yalta de l'environnement de Copenhague, il faut s'attendre à voir fleurir la fiscalité verte.
Que faut-il en penser ? La philosophie d'une telle fiscalité, sur le fond, est louable. Réclamée depuis plusieurs années par les écologistes, elle va aboutir d'ores et déjà à la fameuse taxe carbone. Imposer les logements les plus énergétivores irait dans la droite ligne.
En réalité, la tournure des choses me déplaît sur de nombreux points : la suppression concomitante de la taxe professionnelle sur les entreprises et le transfert de fiscalité vers les contribuables (rappelons qu'après la suppression de la TP, les particuliers financeront les collectivités territoriales à hauteur de près de 80 % contre tout juste 50 % aujourd'hui) aboutit à un constat évident : les pouvoirs publics entendent faire peser le coût de décénnies de surproduction industrielle sur les épaules des ménages. Des contribuables. On taxe la demande et non pas l'offre. Le consommateur et non plus le producteur. On culpabilise le consommateur dans ses choix, tout en favorisant le mantien d'une opacité coupable. Les règles du jeu restent parfaitement biaisées : les étiquetages des producteurs demeurent volontairement flous. Quid d'un étiquetage sérieux sur l'origine des produits (et non pas ces sybillins "produit transformé en UE" et j'en passe). Quid d'un étiquetage des produits fabriqués dans le respect des droits de l'enfant et autres ? Cela ne devrait-il pas être fait d'autorité, dès aujourd'hui ?
L'écologie, c'est bien. Surtout si cela profite aux tenants du capitalisme mondial.
La grande messe de Copenhague, ouvrons les paris, va déboucher sur des profits insoupçonnés pour les multinationales. Une deuxième couche sur le dos des consommateurs/contribuables après leur avoir fait endosser les pertes de la crise financière.
Les dindons de la farce ne sont pas encore assez gras.