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B u h e z  U r  V a l a f e n n
19 juin 2012

D'où viennent les Bretons ? De nouvelles avancées

 

C'est l'une des grandes énigmes de l'histoire des Bretons : quelle a été l'ampleur des grandes migrations des IVe-VIe siècles depuis les îles britanniques, quelle est la part de mythe dans un mouvement migratoire certes attesté, mais aux contours toujours flous et baignés de légendes entretenues au fil des siècles. 

Malheureusement, rares sont les témoignages de ce qui fut pourtant l'un des plus importants mouvements migratoires du milieu du premier millénaire. Ce sujet avait déjà été abordé ici et, en substance, rappelait que les Bretons insulaires ont été au moins plusieurs dizaines de milliers à franchir la Manche, depuis l'actuelle Cornouailles et Pays de Galles, ainsi que depuis l'extrême sud de l'Ecosse, et ont de fait supplanté les populations autochtones du nord et de l'ouest de l'Armorique.

Là où un éclairage nouveau apparaît ces dernières années, c'est à l'aulne des avancées en matière de généalogie génétique. Les travaux des historiens sont aujourd'hui éclairés par une autre source d'information qui demande à être maniée avec beaucoup de précaution : l'étude des haplogroupes humains. Un haplogroupe, dans l'étude de l'évolution moléculaire, est un groupe d'haplotypes, séries d'allèles situés sur le chromosome Y (ADN Y) pour le père et l'ADN mitochondrial pour la mère. Il sert de marqueur, d'appartenance familiale et par delà, de sous-groupes d'individus (terme préféré à celui d'ethnie). Il permet aisément de déterminer si deux individus sont issus d'un même ancêtre sur 3 à 20 générations.

Chaque individu possède en l'occurrence plusieurs marqueurs, issus des innombrables lignées identifiées en Afrique et en Asie. Leur étude est désormais croisée avec celles des historiens. De fait, le travail de ces derniers est tellement remarquable que la recherche génétique n'est venue, bien souvent, que corroborer leurs déductions.

Bien évidemment, pas question de verser ici dans l'eugénisme. Le danger est réel quand il s'agit de catégoriser des populations. Pour rappel, la mise en évidence de liens étroits entre les haplogroupes nordiques et dinariques (Bosnie, Croatie...) a ainsi été largement exploitée lors des génocides d'ex-Yougoslavie au milieu des années 90...

En Europe, les généticiens ont identifié une dizaine de groupes eux-mêmes divisés en des dizaines de sous groupes. L'âge varie fortement entre l'haplogroupe K apparu en Iran du nord il y a 40 000 ans et l'haplogroupe I2b1a identifié en Grande-Bretagne il y a moins de 3000 ans. Pour schématiser : plus on va vers l'Europe de l'Est, le Caucase, plus la population est porteuse majoritairement d'haplogroupes anciens. Logique, on remonte là le sens des migrations indo-européennes. 

 

"L'homme de l'Atlantide", l'haplogroupe R1b (civilisation des mégalithes) :

 

haplogroup type Europe de l'ouest

civilisation mégalithes

 

En Europe de l'ouest, l'haplogroupe de loin le plus représenté est le R1b, un haplogroupe dominant et bien antérieur aux celtes. C'est le marqueur de la civilisation des mégalithes (R1b). On le retrouve  chez 80 % des individus le long des côtes atlantiques, de l'Islande et d'Ecosse au pays basque espagnol en passant par l'Irlande et la façade atlantique de la France. Les généticiens ont par exemple identifié une très grande proximité de gênes entre Irlandais et Espagnols. 75 à 95 % des similitudes génétiques des Britanniques et des Irlandais proviennent d'Ibérie, donnant raison au mythe de Brutus de Bretagne pour qui l'Irlande a été peuplée massivement par les Ibères avec l'arrivée de l'agriculture.

En Bretagne, difficile de dégager une spécificité, à l'intérieur de ce vaste ensemble atlantique. La grande migration des IVe-VIe siècle étant nettement postérieure à l'identification des haplogroupes les plus récents il y a 3-4000 ans, elle ne permet pas d'identifier un sous-groupe humain précis. Seul constat : on y retrouve naturellement des proportions semblables à celles de l'ouest des îles britanniques. En revanche, il est intéressant de constater un substrat commun avec l'est de l'Angleterre : la présence significative de l'haplogroupe germanique. Il n'y a pas d'apparenté en l'occurrence entre ces deux régions. Le phénomène est même plutôt symétrique : les Anglais de l'est sont majoritairement des descendants des peuples germaniques (Angles, Saxons, Jutes) qui se sont mélés au substrat celtique des Bretons, tandis que les populations celtes d'Armorique puis de Bretagne ont été envahis par les Francs. La carte de l'haplogroupe germanique est assez édifiante et montre cette poussée germanique sur l'actuelle moitié est de la Bretagne, rappellant au passage que les comtés de Nantes et de Rennes ont longtemps fait partie de la Neustrie des Francs.

Sur la carte, les Francs semblent s'être arrêtés nets aux marches de la basse Bretagne. 

 

haplogroup i2b germanique

haplogroup i1 nordique



De même en Bretagne, la présence de l'haplogroupe nordique I1 est visible et montre l'étendue de l'expansion viking jusqu'à la Loire. Contrairement à certaines idées reçues, les invasions scandinaves ne semblent pas s'être limitées aux côtes normandes et bretonnes, mais se sont diffusées assez profondément à l'intérieur des terres.

Pour le reste, cinq autres grandes familles ont régné sur l'Europe, mais ne se sont pas de toute évidence aventurées si loin au bout du continent : on ne retrouve que peu de traces des haplogroupes nordiques des Balkans et d'Ukraine (ou dinariques, I2), slaves (R1a), caucasiens et ashkénazes (G), sémitiques-séfarades (J1), mésopotamiens (J2), ouraliens (n1c1), sans parler des... Huns (q) dont on retrouve aussi de façon étonnante la trace ou de l'haplogroupe "éthiopien" (E1b) qui semble presque reproduire en négatif la carte des pays celtiques.

Source : eupedia.com

haplogroup i2 nordique balkanshaplogroup r1a Europe de l'est

haplogroup g caucasienhaplogroup j2 mésopotamie

haplogroup j1 sémitiquehaplogroup n1c1 ouralien

haplogroup q hunshaplogroup e1b ethiopien

 

> EDIT NOVEMBRE 2017 : lire aussi http://breizhblog.canalblog.com/archives/2017/11/04/35836260.html

 

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Commentaires
C
Je suis du Québec. Mon ancêtre est Robert Caron, de La Rochelle. Arrivé en 1635, suite de la capitulation de celle-ci, à la France. À l`époque, protestante et anglaise, irlandaise, saxonne, celtique ou Vikings, je ne sais! Malgré les guerres constantes et, les traités signés !... Nos ancêtres ont bravés les pires humiliations que les peuples ont fabriqués: racisme, tortures, décapitations et j`en passe. Le paradis terrestre n`a jamais existé, c`est à nous de le créer, Louis-Gilles Caron, ADNPLANÈTERRE.
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R
je suis R1b1a2a1a1b donc celte ma ligne maternelle est aplogroupe H peuple dorigine celtes ou italique pas facile dans nos connaissances actuelles de savoir si cest celte vu que ces deux peuples se sont melanges toujours est il que je suis celtes en voila une affaire .je rejoins ce qui a ete dit celtes ou germains cest la meme chose toute leurope etait celtes ....alors la oui je suis tres fier detre europeen.En france cest etonnant de voir que de dire je suis celtes ou gaulois ou germains puisque cest la meme chose amene des crispations ......a la la limite on serait coupable davoir des ancetres qui ont ete a lorigine de ce pays ces peut etre lair du temps mais cela devient pesant ...vive les celtes quils soit du centre de leurope dirlande ou de peta ouschnoque cornemuse ou pas celte,je suis et celte je resterait et jen suis tres fier ......
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Y
Sur ce lien vous verrez que nous avons aussi des cousins au nord du Cameroun http://en.wikipedia.org/wiki/Haplogroup_R1b_(Y-DNA) dommage qu'il n'y a pas sur cette page la carte du R1b-L21 spécifique a l'irlande, l'ouest de l'angleterre, l'écosse et la Bretagne. a ne pas confondre avec L'haplogroupe R1b-S21 ("germanique"). On peut associer un halogroupe a une langue et une culture. Mais il faut se méfier des simplifications. Par exemple la population parlant les langues indo-européennes est beaucoup plus nombreuse que les descendants indo-européens porteurs de L'haplogroupe R1b. La culture se transmet aussi par assimilation.
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A
alors je recommence pourquoi parlez vous de poussees germanique puisque je vous est dit que le therme germain nest que linvention pratique dun certain caesar .les celtes ont ete appelles celte par des grec .mais ce brave jules caesar etait tres pratique a gauche les gaulois a droite les germains .mais cetaient a lepoque les memes gens qui avec le temps ont bien sure evolue regardez lhabitat la facon de vivre les choses artistique cest a peu de chose pres la meme chose .vous en conviendrez jespere .et meme certains historiens ne savent pas trop diferencier germain et celtes <br /> <br /> il est certain que la "culture "celte a pris plus dampleur a louest mais ces derniers temps on en fait beaucoup sur les celtes de louest alors que les celtes dailleurs nont pas disparus comme par enchantement .je ne cherche pas a polemique je veux juste dire que lon en fait beaucoup et parfois un peu trop mais cest tres bien cela fait marcher le tourisme .et si lon faisait un festival de celtes a lyon ou en suisse ou en belgique de la meme facon quen irlande et ailleurs ne serais pas la une bonne idee<br /> <br /> par contre je ne vois pas en quoi jai voulu vous categorise .la il faudrait mexpliquer .si je vous egratigne je men excuse .je nai nullement lenvie par mes propos de blesser qui que ce soit mais de prendre plaisi a echanger des idees
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A
Non, le propos n'est pas d'affirmer que Breton=Celte ou que Celte=Breton ou =Irlandais.<br /> <br /> Le substrat celtique est plus présent à 3-20 générations dans les haplogroupes des habitants de l'extrême ouest européen. Il ne faut pas voir les cartes comme un biais pour confirmer un quelconque postulat. La démarche est plutôt de se dire : tiens, voilà qui corrobore le travail des historiens ; tiens, voilà qui souligne l'idée d'une moindre interpénétration avec les germains ou le monde romain... Les Celtes sont la propriété de personne. Mais la culture celtique est peut-être plus vivace dans l'extrême ouest parce que les peuples celtophones actuels ont conservé des traits de caractère et de culture qui se sont perdus plus à l'est sous l'effet des migrations germaniques, par exemple. Rien de plus. Rien ne prétend dans ce texte un quelconque lien entre couleur de peau ou de cheveux et origine celtique ou que sais-je. Quant à tout ce qu'il y a de commercial dans la celtomania ambiante, je vous rejoins mais on ne va pas refuser de se faire un peu plaisir pour autant, ma doue ! Dois-je bannir mon fond d'écran interceltique parce que cela donne l'impression de réduire l'espace celtique aux régions du ponant de l'Europe ?<br /> <br /> Quant à la fin de votre commentaire, je pense que vous vous êtes un peu laissé aller en me catégorisant bien vite...
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