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B u h e z  U r  V a l a f e n n
8 octobre 2012

1. LES PREMIERS RESEAUX EN BRETAGNE

degaulle_volontaires

Au lendemain de l'Armistice, mettant de piteuse façon un terme à la guerre de 1940, la position de la Bretagne, bien qu'éloignée du Reich allemand et donc des zones les plus exposées en Europe, est très tôt considérée comme hautement stratégique par le commandement interallié. L'appel du général de Gaulle a très fortement mobilisé la population. De nombreuses embarcations sont parties de plusieurs ports de la péninsule afin de rallier l'Angleterre. Parmi les départs spontanés par la mer les plus connus, citons par exemple les quelque 250 Bretons partis de Camaret le 19 juin ou les 127 hommes, âgés de 14 à 54 ans, de l'Ile de Sein le 26 juin 1940. Les jeunes des écoles militaires ne furent pas en reste (école de la Marine marchande de Paimpol, école de pilotage de l'air de Morlaix depuis Douarnenez...). Par la suite, la formation des premiers réseaux par les Special Air Services fut alimentée par une forte proportion de Bretons (environ 1/4 des SAS français).

De retour de la mission Savannah en septembre 1941, l'adjudant Forman et le sergent Letac, livrèrent de cette manière leurs impressions sur l'état d'esprit des Français concernant l'occupation : "Il n'est pas vain de dire que la Bretagne est, parmi les autres régions françaises, celle où la résistance anti-allemande s'affirme avec le plus de netteté". La péninsule est alors le principal point d'appui, qui plus est dans un secteur stratégique et ce, avant même la constitution du Mur de l'atlantique. A ce sujet, rappelons simplement que dès 1940, les Allemands constituent d'importantes places fortes à Brest, Lorient ou Saint-Nazaire, prélude à la construction des bases sous marines par la Kriegsmarine. Et avant même leur entrée en service, c'est dès le mois de juillet 1940 que le premier sous-marin U30 entra à Lorient !

C'est cet embryon de Résistance souvent spontanée qui, dès la fin de 1942, joua un rôle crucial dans la mise en place des opérations des Special Air Service français : bien que non avertie des opérations Dingson et Samwest, la population apporta une aide active aux parachutistes du 4e SAS dans le cadre de ces missions, destinées à fixer les troupes allemandes en Bretagne en créant de nombreuses diversions : sabotages, escarmouches, consitution, formation et armement de résistants volontaires. Un travail de guerilla voué à la fois à donner l'illusion d'un deuxième front aux Allemands, parallèlement à la préparation du Débarquement, et à les empêcher de rallier la Normandie.

X.E.

A suivre : L'opération Cockle et les premiers réseaux dans l'Est du Morbihan.

 

µ Ci-dessus : le général de Gaulle passant en revue les volontaires de l'Ile de Sein qui rallièrent l'Angleterre dès le 26 juin 1940.

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