Petite réflexion sur le bilinguisme
C'est une inquiétude de parent d'élève.
Comment nos enfants vont-ils gérer leur avenir, s'y retrouver dans le labyrinthe d'une société de plus en plus complexe ? Il serait temps, grand temps, que cette complexité cesse de monter en crescendo. A défaut de révolution, n'est-ce pas vers un burn out généralisé que nous risquons de tendre in fine ?
Chaque parent oscille sans cesse entre deux pensées parfois contradictoires : comment éveiller son enfant, favoriser sa capacité d'adaptation et par là favoriser une certaine efficience. Mais en même temps, comment ne pas en faire un rat de laboratoire ou un futur petit soldat du système.
A ce jeu-là, le mieux est bien souvent d'éviter de se poser trente-six questions.
Mais facile à dire..
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En prenant ces clichés, je pensais étayer une note sur le bilinguisme, sur ses vertus à l'aulne d'un début de recul, d'une petite dizaine d'années de recul sur l'enseignement en bilingue de mes enfants (huit ans exactement). Bien difficile, en réalité, de s'essayer à l'exercice. Quelques constats simplement : le déclic s'opère plutôt en fin de primaire, plus tardivement dans la restitution orale que dans l'acquisition. Aux connexions français-breton s'ajoutent des facilités français-anglais bien réelles, une solidarité étonnante, indéniable, entre élèves... Mais le recul s'arrête là, il ne dicte pas la conduite à adopter, il ne préjuge en rien de l'avenir. L'incertitude est la même, comme pour tout parent qui espère ne pas commettre d'impair.
A ce stade, en breton comme dans toute autre langue, le plus important est que l'enfant prenne cet enseignement comme un jeu, un jeu de l'esprit, comme un lien culturel supplémentaire. Et que ce lien, par delà, révèle une sensibilité à la différence culturelle.
Surtout, le bilinguisme ne doit pas faire de ses enfants des rats de laboratoire ou de futures bêtes à concours.