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B u h e z  U r  V a l a f e n n
23 février 2013

À la découverte des ports abris de Cornouaille

 

doelan

Ils s'appellent Port Manech, Porz Poullan, Feunteun Aod, Bestrée, Porz Theolenn ou Brézellec... Ils ont en commun d'être des ports-abris du Finistère sud. Ils sont probablement les plus emblématiques des ports-abris bretons : pas surprenant que les plus grands noms de la navigation européenne soient issus de ce pré-carré balayé par les vents les plus virulents en Bretagne. Les dépressions les plus creuses, les plus redoutées, proviennent généralement du Sud-sud-ouest et frappent de plein fouet cette portion très exposée du Ponant, entre Laïta et presqu'île de Crozon.

Ces ports-abris doivent également leur développement à l'importance de la pêche, du cabotage, en Cornouaille surclassant de loin, et ce dès le XVIIe siècle, celle pratiquée sur les autres rivages bretons et, au-delà, de la façade Atlantique.

Les ports abris, en ce sens, étaient l'antichambre des ports marchands. Des refuges, une solution de repli et parfois de ravitaillement. Ainsi, celui de Feunteun Aod (la fontaine de la côte en breton) à Plogoff, près de la pointe du Raz, permettait aux navires de se ravitailler en eau douce grâce à la présence d'une source qui sourd au pied de la falaise. 

Cette petite série illustrée des ports-abris cornouaillais naviguera d'Est en Ouest, depuis la frontière morbihanno-finistérienne, en commençant par Doëlan et son phare vert et blanc :

1. Doëlan, commune de Clohars-Carnoët. Le célèbre site du port abri de Doëlan doit son origine à la fondation d'un prieuré dans la première moitié du XIe siècle par les bénédictins de Sainte-Croix de Quimperlé. Celui-ci n'existe plus, de même que la chapelle vraisemblablement dédiée à Saint-Gurthiern, dont on trouve encore trace en 1697. La vocation aquacole et piscicole du site remonte aux XIVe et XVe siècle avec le développement de sécheries de congres et de merlus. Dans le sillage de l'essor de la Compagnie des Indes, batterie, corps de garde, moulins à vent et à marée sont érigés. Le quai et la cale sont construits vers les années 1850 dans l'anse de Kersimon.

L'urbanisation des rives, rocheuses et difficiles d'accès, ont été limitées. Il s'agit d'un habitat dispersé typique de la région autour des villages de Kersimon, Kerangoff, Rozellec et de La Grange. Fin XIXe, la construction de quais et de routes et l'établissement dune école sur chacune des rives précèdent l'implantation de six conserveries, dont l'activité culminera au début du XXe siècle avant de péricliter.
 
Mais le riche passé maritime de Doëlan fait toujours parler de lui - quoi qu'il passionne moins les foules que les tournages d'une illustre série télévisée... Tout 2012, les travaux de démolition de l'ancienne conserverie Capitaine Cook ont fait débat... entre héritage perdu et verrue inutile bonne pour la casse. Mais à défaut de se passionner pour les fictions de TF1, peut-on encore refaire l'histoire ?
 
Un autre lien sur Doëlan : de belles photos du blog Environnement Doëlan sont à consulter ici.
 
(à suivre : zoom sur Port Manech, commune de Nevez).
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Commentaires
C
Voilà qui est très intéressant. Et je sens que je vais apprendre plein de nouvelles choses.<br /> <br /> Doëlan, je ne suis pas complètement sûr d'y être déjà passé.<br /> <br /> En revanche, Port Manech, je connais le lieu et je l'aime beaucoup. C'est là-bas que je me suis baigné la première fois en Bretagne (en excluant Le Croisic, mais c'est tellement vieux).
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