Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
B u h e z  U r  V a l a f e n n
23 juillet 2016

2016, les stéréotypes continuent...

 

Lu sur Atlantico, boul c'hurun ! Dire qu'on est en 2016 et qu'on tombe encore sur des clichés pareils...

Il faut savoir que toute la France était bretonne avant la conquête romaine. Les langues de la France d'alors étaient bretonnes, gaéliques. Il faut savoir que la Bretagne a été intégralement romanisée : c'était même, n'en déplaise à Astérix et consorts, une des provinces romaines les plus latinisée.  C'est au Ve-VIe siècles, que la Bretagne a été en quelque sorte "re-celtisée", avec l'arrivée de nombreux Bretons de Grande Bretagne chassés par les envahisseurs Angles et Saxons. La Bretagne culturelle telle qu'on la décrit aujourd'hui est donc exagérée : on n'a jamais parlé gaélique à Rennes ou Nantes. A Rennes on était breton gallo, c'est-à-dire breton non-celte. La Bretagne a gardé une forte unité qu'elle revendique toujours aujourd'hui, même si elle est plus moderne et composite qu'elle ne le croit. 

L'article sur la Bretagne commence fort...

1. Qui est "on" ? Qui décrit la Bretagne culturelle de façon exagérée ? Le postulat de départ est posé. Attention, cher lecteur, on se la raconte pas mal en Bretagne !

2. On n'a jamais parlé gaélique à Rennes ou Nantes ! Ouffff ! Grosse confusion d'entrée de jeu... Non, le breton n'est pas une langue gaélique mais britonnique, dite p-celtic et non q-celtic. L'auteur est dans le plantage pur et dur. Quant au breton, il a été parlé jusqu'à l'ouest de Rennes et Nantes, certes, mais s'avère aujourd'hui plus parlée que jamais dans ces villes. Pourquoi nier cette réalité et déterminer la langue bretonne sur un périmètre historique tout en brocardant la description exagérée de la culture bretonne et en affirmant justement que "la culture est plus moderne et composite qu'elle ne le croit" ? Merci à Atlantico, donc, de nous cantonner tout en refusant d'entrée de jeu de ne serait-ce que concevoir la modernité qu'il y a aujourd'hui à parler breton à Nantes ou Rennes...

Décidément, cet article commence très fort...

C'est dans cette terre celte et latine que se situe le bout occidental de notre territoire. Il faut savoir que ces espaces littoraux ont longtemps été ignorés par les Français. Les Anciens n'aimaient pas cette mer, ni la mer en général d'ailleurs. Il n'y avait que les marins et les soldats pour habiter à proximité d'endroits aussi inhospitaliers : les marins parce que c'était leur métier, et les soldats pour se prévenir des invasions. A l'époque, le beau pays était la Beauce, ces terres fertiles qui font dire à Rabelais dans Gargantua que l'étymologie est nécessairement liée à cette beauté ("Je trouve beau ce" dit le géant), pas la nature déchainée du littoral breton.

??? La Beauce, le beau pays... Bon. Qu'est-ce que cela vient faire dans l'article ? Bon.

Au bout de ces caps, le vent souffle depuis toujours, "à décorner les bœufs". Les maisons de vacances qu'on construit aujourd'hui ont d'ailleurs des espérances de vie très limitées, une dizaine d'années tout au plus.

Je suis un fidèle de la pointe bretonne. Aussi surprenant que cela puisse paraître, des maisons néo-bretonnes ou des pavillons plus récents, y compris en bois, résistent encore et toujours depuis des décennies... au vent ! A hurler de rire. Là, on est dans le hors sol complet...

Car les grands courants marins et venteux de l'Atlantique propulsent leurs flux salés sur cette pointe de terre de toutes leurs puissances. La pierre est marquée par la force des éléments, c'est un endroit toujours très spectaculaire, cette fin de la terre qui donne son nom au département : le Finistère. 

Ah ben voilà. Une petite pirouette et l'article est bouclé. Moralité : vous aurez appris en quelques lignes que les Bretons, qui se la racontent sur leur culture étroite et repliée sur elle-même, en plus d'avoir le tort de ne pas revendiquer de parler gaélique à Nantes et Rennes, construisent des maisons de merde dans des contrées où souffle le vent 365 jours par an (ce qui relève aussi accessoirement du mythe, on peut aussi bronzer à la pointe bretonne). 

Euh... Atlantico, un vent nouveau sur l'info ? Merci.

 

1368960890-79

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 475 281
Publicité