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B u h e z  U r  V a l a f e n n

Que vaut la Bretagne face aux länder ?

 

La Bretagne face aux länder allemands, xavier eveillé, ebreizh.net, 2014 | Infographics
  Bretagne Saxe Rhénanie Berlin Bretagne Schleswig
  réunifiée   Palatinat   administrative Holstein
             
Population 4,475 4,050 3,999 3,495 3,250 2,838
Densité 132 231 204 3816 119 179
Superficie 34023 18452 19853 892 27208 15799
Croissance pop./an +1,0 -0,1 -0,1 +0,2 +0,9 +0,1
             
PIB 118,6 95 113,2 94,7 82 75,6
PIB/habitant 26500 23500 28300 27100 25230 26600
% chômage 9,0 8,9 5,3 11,8 9,1 6,8
Exportations 14,2 24,9 46,4 NC 8,7 18,4
Exportations/hab 3170 6140 11600 NC 2680 6480
Budget régional ND 25* 22* 21* 1,3** 15*
             
             
Quel est le poids de la Bretagne comparée aux lander allemands ? Après une comparaison à l'échelle des régions du monde par le PIB (lire aussi sur ebreizh.net), voici un comparatif plus poussé en terme de critères : population, croissance démographique, densité, mais aussi chômage, exportations ou encore budget régional... Les lander allemands retenus dans ce tableau sont les lander les plus proches de la Bretagne en terme de poids démographique et économique : le land de Berlin, la Rhénanie-Palatinat, la Saxe et le Schleswig Holstein, qui peuvent être considérés comme des lander de taille moyenne (à comparer à la Rhénanie du Nord Westphalie et ses 18 millions d'habitants ou de la Bavière, 12 millions d'habitants).
Sont intégrées les deux Bretagne dans les tableaux : la Bretagne administrative et la Bretagne réunifiée (avec la Loire Atlantique). Si les statistiques officielles ignorent la seconde, il faut savoir qu'une simple recherche sur le net (taper population bretagne par exemple) intégrera en premier lieu les données de la Bretagne réunifiée... La démocratie participative du web est-elle en avance sur les Etats ?

Premier constat : la Bretagne apparaît dans une position intermédiaire en terme de poids économique (PIB et PIB/hab), derrière la Rhénanie-Palatinat et le land de Berlin, mais bien devant le land d'ex RDA de la Saxe et surtout à quasi égalité avec le Schleswig Holstein qui est un land aux spécificités macro-économiques assez comparables : poids des arsenaux et activités maritimes, de l'agroalimentaire, des NTIC... En revanche, la position est moins favorable en terme de chômage, bien que la Bretagne soit la moins touchée en France à égalité avec l'Ile de France et les Pays de la Loire (9.1 % de chômage toutes les trois au dernier trimestre). Les lander est-allemands de Saxe et de Berlin sont loin d'égaler les performances de la Rhénanie Palatinat, toutefois. 

L'export, la clé du mal français

Autre enseignement clé : le niveau extrêmement bas des exportations en Bretagne et plus encore du budget de la région (en moyenne 13 fois moins que celui d'un land allemand). Deux données qui sont liées quand on mesure l'importance d'une politique de soutien régionale massive auprès de ses PME à l'export. Mais les régions françaises pâtissent du centralisme en la matière. Mesurez simplement l'écart entre le niveau d'exportation de la Bretagne administrative et celui de la Rhénanie Palatinat, absolument abyssal, et vous avez la clef du problème du chômage en France. Deux mille euros d'écart de PIB/habitant entre ces deux régions est du reste très peu cher payé et montre le dynamisme dont pourrait faire preuve la région - les régions de France - si simplement ont faisait sauter les freins à l'exportation en France. Seulement deux mille euros de PIB, mais quatre points de chômage, à l'arrivée.

Enfin, à noter l'extraordinaire dynamisme démographique de la Bretagne avec une croissance de la population dix fois supérieure en rythme annuel - ce qui explique l'écart de seulement 2000 euros de PIB/habitant, justement - quand celle des lander allemands ne diminue pas... Une croissance démographique qui pèse mécaniquement aujourd'hui sur les niveaux comparés de PIB/habitant et de chômage, mais qui, sur le long terme, est porteuse de dynamisme. Les chiffres comparés en sont déjà la preuve d'un dynamisme endogène (consommation des ménages, croissance démographique, construction...) qui ne demande qu'à être conforté par une plus grande ouverture à l'exportation.

En lien, une étude du Berlin Institut mesurant les deux modèles démographiques allemands et français pointe les dangers à long terme outre-Rhin avec une explosion des plus de 65 ans et une chute de la consommation intérieure. A ce sujet - fait passé quasi inaperçu dans les médias - l'Allemagne a découvert à la fin du premier semestre 2013 que la population du pays n'était pas de 82 millions d'habitants mais d'un peu plus de 80 millions ! Plus d'un million et demi d'Allemands ont disparu des statistiques qui ont manqué de rigueur, pour le coup ! Mécaniquement, le PIB par habitant a bondi.
 
 
 
Données 2012, milliards d'euros, sauf : * année 2007-2008 ; ** année 2011-2012 (sources : Insee, Berlin Institut, CCI, wikipédia).
Texte : X.E. / ebreizh.net
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