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Quiberon, une île en 2050 ?

 

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Quiberon, une île en 2050 ? Voilà un scénario qui ravirait plus d'un Quiberonnais, dont beaucoup partagent l'esprit îlien de leurs enviés "voisins" bellilois. Cette perspective n'est pas si fantasque que cela, à y regarder de plus près. Reliée au continent par l'étroit isthme de Penthièvre, la presqu'île de Quiberon subit des phénomènes de surcotes de plus en plus marqués. Une tendance que confirme depuis de nombreuses années déjà des scientifiques de tous horizons. Climatologue à l'université de Rennes 2, M. Dubreuil soutenait déjà il y a une quinzaine d'années que "le réchauffement de l'atmosphère en Bretagne [était] dans la moyenne planétaire". Jean-Philippe Boulanger, chercheur au CNRS confirmait également une tendance à l'élévation du niveau de la mer de l'ordre "d'au moins 50 cm sur un siècle voire d'un mètre. Les professionnels de la mer seront les premiers touchés, notamment les ostréiculteurs".

D'ici là, la presqu'île de Quiberon, la ria d'Etel, l'anse de Plouharnel mais aussi la rivière de Crac'h vont poser quelques soucis aux riverains, comme le rappelait Jean-François Minster, directeur de l'Institut national des sciences de l'univers au CNRS, il y a de nombreuses années déjà : "L'eau de mer va pénétrer dans les estuaires et les aquifères, l'érosion des côtes et les transports de sédiments seront modifiés, la fréquence des fortes tempêtes lors des marées hautes va augmenter."

La montée des eaux auto-entretient la baisse des pressions

Même analyse à l'Ifremer : Ce que l'on appelle les événements extrêmes comme les tempêtes ou les raz de marée vont augmenter "en fréquence comme en intensité. On en est encore aux balbutiements, mais l'effort est désormais mis sur la protection contre les tempêtes. Il y a une réelle prise de conscience en Europe, puisqu'un programme européen a d'ores et déjà été mis en place entre chercheurs français, britanniques, irlandais, espagnols et portugais". En deux à trois décennies à Brest, un labo de recherche de l'Université de Rennes II a montré que la vitesse du vent avait augmenté de près de 10%. Certes, un tel chiffre peut être variable d'un site d'étude à un autre, mais les résultats du programme européen Storm vont aussi dans ce sens. Les climatologues rappellent d'ailleurs qu'un tel phénomène s'auto-entretient de lui-même : plus les pressions sont basses, plus les risques de tempêtes sont importants. Or, quand la mer monte, les pressions baissent par définition !

Le phénomène des surcotes est plus flagrant encore. Il s'agit de périodes pendant lesquelles les marées hautes dépassent anormalement leur niveau maximum, entre 60 à 140 cm selon les observations. Leur nombre a augmenté de façon plus inquiétante encore que celui des tempêtes. Trentre-trois ont été relevées à Brest entre 1953 et 1995 contre 25 entre 1894 et 1937. Les premiers comptages de la période postérieure à 1995 confirment cette tendance. On se souvient des surcotes extrêmes en 2010, lors de la tempête Xynthia.

Au niveau de l'isthme de la presqu'île, entre Kerhostin et Penthièvre, le morphologue Hervé Régnauld (Université de Rennes 2) rappelait déjà il y a quelques années que "l'altitude y est de l'ordre de 2 mètres. Si la tendance à la montée du niveau de la mer se maintient, l'altitude ne sera plus de 1,50 m voire 1 m dans moins d'un siècle (...) L'augmentation des tempêtes et des surcotes aidant, il est très probable que l'isthme sera très régulièrement submergé". Une île à temps plein ? Peut-être pas en 2050, mais il faudra surélever la route... à moins de laisser Quiberon devenir une nouvelle Noirmoutier avec son passage du Gois ?

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