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B u h e z  U r  V a l a f e n n
nantes
30 novembre 2023

D'une Marche de Bretagne à l'autre...

 

brocéliande 1

 Landes de la forêt de Brocéliande, près de Tréhorenteuc (photo BuV)

Pour avoir longtemps vécu dans ce qui est appelé le pays de l'Oust à Brocéliande (pays de Ploërmel) et avoir beaucoup sillonné les routes de l'Est du Morbihan (Rochefort en Terre, La Gacilly, Questembert jusqu'aux confins du pays de Redon...), j'ai acquis la conviction que les marches entre basse et haute Bretagne historiques sont des terres particulièrement fertiles. La défense de la culture bretonne et gallèse n'y est pas un vain mot. Le foisonnement de la vie associative, culturelle est remarquable et je me suis même demandé, vivant maintenant en basse Bretagne, si les Bretons de cette partie de la région n'avaient pas gardé une conscience plus aïgue de l'intérêt de la préservation de sa culture, tout en s'ouvrant aux autres.

Dans la partie de la basse Bretagne où je vis, la culture bretonne résonne comme une évidence, un acquis. Non pas qu'elle soit négligée et que la richesse de la vie culturelle et patrimoniale soit discutable, mais parce que je n'y retrouve pas ce supplément d'âme de "gardiens" de cette zone de transition entre Bretagne bretonnante et Bretagne gallèse. 

De la frontière du pays gallo aux marches de Betagne

On retrouve un peu cet état d'esprit aux Marches orientales de la haute Bretagne, à la limite de la Normandie, de la Mayenne, du Maine et Loire et de la Vendée... avec une nuance toutefois. La culture bretonne et en particulier bretonnante s'y est diluée de longue date (voire n'a jamais vraiment percé jusque là). Les vestiges historiques témoignent de ce lointain héritage : Machecoul, Clisson, Tiffauges, Ancenis, Châteaubriant, Vitré, Fougères... illustrent ce riche passé de défenseurs des marches de Bretagne. On peut citer également Saint-Aubin du Cormier pour sa célèbre bataille. Le rappel aux racines bretonnes y est souvent visible à ses châteaux et ses lieux de bataille. C'est l'autre marche de la Bretagne, celle qui a pendant longtemps dû verser son sang pour assurer la  la protection des habitants de tout le reste du Duché.

Une Bretagne aux premières loges, en quelque sorte.

J'avais envie, par cette note, de leur rendre hommage. Car sans ces marches de la Bretagne, tout à l'est et au sud, que serait-il advenu de TOUTE la Bretagne ?

Ces marches sont qui plus est tronquées, la Loire-Atlantique (à l'inverse de l'Ille et Vilaine) ayant été administrativement jetée d'un trait de plume dans une autre région. Mais le fait est, on y ressent encore le poids du passé et les lointains descendants des Bretons des Marches ne sauraient oublier que leurs ancêtres ont joué un rôle clé dans la défense de la Bretagne. D'une part la marche protège les territoires situés dans l'actuelle Bretagne et inversement, c'est une zone défensive pour le royaume des Francs. 

L'intégration des marches successives à la Bretagne, à commencer par ce qui est devenue la zone de transition entre haute et basse Bretagne, s'est faite en plusieurs temps. Peu après l'arrivée des premières grandes migrations du Ve siècle, c'est-à-dire dans la première moitié du VIe, les Bretons s'installent déjà dans le Vannetais, qui devient le Broërec (on est alors du temps du roi Waroch). Puis vient le temps de Nominoë, nommé comte de Vannes en 819 par un roi franc, Louis le Pieux en l'occurrence. Pour aller vite, les marches "vannetaises" ne sont déjà plus qu'un souvenir, car le territoire est fortement bretonnisé et la poussée bretonne s'est déplacée bien plus à l'Est, en pays nantais.

Et c'est plutôt sur ces terres orientales que vont se jouer les principales batailles entre Bretons et Francs. 

Trois figures vont émerger dans ces marches du pays nantais : la première s'appelle Lambert, au VIIIe-IXe siècle. Lambert est un Widonide, issu de la noblesse franque, qui règne sur le comté de Vannes puis de Nantes, avant d'être évincé des marches de Bretagne pour avoir soutenu Lothaire dans la guerre civile. La deuxième, c'est celle de Renaud d'Herbauges, à qui Charles le Chauve confie le comté de Nantes. Renaud d'Herbauges est dit Aquitain, mais semble surtout avoir noué des relations étroites avec les Angevins du Maine. Renaud d'Herbauges s'oppose clairement aux Bretons, en particulier à Nominoë, tandis que Lambert II de Nantes, lui, successeur de Lambert Ier et troisième grande figure, choisira de s'allier au chef breton.

C'est toute l'ambivalence des relations entre Bretons et Francs qui s'exprime ici et que l'on retrouve encore aujourd'hui. En ça, cela la distingue fortement des premières marches que j'évoquais en début d'article, particulièrement ancrés dans la culture bretonne. Cette terre de marches orientales est tantôt bretonne, tantôt française. Des Francs de sang luttent contre les Bretons mais prennent aussi partie pour eux.

Renaud d'Herbauges meurt à la bataille de Messac, tandis que Lambert II, le pro-breton, connaît un sort meilleur : il chasse les vikings, se rend maître de la ville de Nantes et prépare déjà, au fond, la victoire des Bretons de Nominoë sur Charles le Chauve en 845 à la bataille de Ballon, à Bains sur Oust. Lambert II le Franc a ainsi joué un rôle clé dans la victoire des Bretons à Ballon, qui scelle l'indépendance de la Bretagne. 

A la mort de Nominoë en campagne, son fils Erispoë lui succède. Celui-ci vient à bout des Francs qui tentent de nouvelles incursions dans les marches de la Bretagne. Charles le Chauve est contraint de renoncer une bonne fois pour toute. Le traité d'Angers concède les insignes de la royauté à Erispoë tandis que les comtés de Rennes, Nantes et du pays de Retz (actuelle rive sud de la Loire de la Loire-Atlantique) sont acquis aux Bretons. La marche de Bretagne, cette zone tampon militarisée, est incorporée au royaume de Bretagne.

Guerre de Bretagne

Places fortes des marches de Bretagne pendant la guerre Guerre de Bretagne de 1465-1491, prélude au rattachement à la France (Wikipédia).

L'autre marche, méconnue, de la Bretagne

Moins connues sont ces autres marches de Bretagne qui se sont constituées comme pour créer, par des alliances, une première zone tampon encore plus à l'est. C'est le cas dans la région de Clisson et de Tiffauges et même bien au-delà jusqu'en pays de Thouars, en Poitou (dans l'actuel département des Deux-Sèvres). Dès le XIIe siècle, des intérêts communs unissent ainsi les Bretons et les comtes de Thouars : les premiers pour constituer ces marches de Bretagne et contenir les menaces, les seconds pour contrer l'influence des Plantagenet et de l'Aquitaine. Ce rapprochement se concrétise essentiellement par le mariage de Guy de Thouars avec Constance de Bretagne, descendante directe des rois bretons (par Alain le Noir son père, issu de la maison de Penthièvre). Constance de Bretagne est par ailleurs Ecossaise par sa mère. Le message n'en est que plus explicite à l'attention des Anglais et des Plantagenet... 

J'ai longtemps méconnu ce chapitre de l'histoire de la Bretagne (et du Poitou) jusqu'à découvrir, au gré de recherches généalogiques, que je descends de Constance de Bretagne et Guy de Thouars par le biais de familles que je croyais poitevines mais qui sont en fait bien bretonnes : à compter de cette alliance et pendant plusieurs siècles, les unions entre la maison de Thouars et la noblesse bretonne seront récurrentes et ce, jusqu'à Louis d'Amboise, marié à Louise-Marie de Rieux, puissante famille bretonne jadis bien implantée dans toute l'actuelle Loire-Atlantique et en Morbihan (paroisse de Rieux, fief de la famille, mais aussi Rochefort [en Terre], Josselin, Nozay, Châteaubriant, Bougon, etc...). Une bonne partie des habitants de ces marches descend des familles de la chevalerie bretonne (familles de Rieux, de Machecoul, de Clisson, etc). Pendant plusieurs siècles, on estime qu'environ 2 000 chevaliers et écuyers bretons ont ainsi essaimé dans ces marches allant du pays de Thouars au nord-ouest de l'actuelle Vendée.

Les transferts ont été légion et en échange de leurs services, nombre de chevaliers et écuyers bretons ont ainsi reçu des terres et des domaines, souvent par alliance. Ils ont fait souche. Les unions entre familles bretonnes et poitevines (ou plus exactement de la maison de Thouars car, bien que Poitevins, ils s'opposaient à ces derniers) ont été significatives. Citons quelques noms tels les de Tinguy, Chasteigner (de part et d'autre de la Loire), Botrel (famille bretonne du pays de Nantes alliée aux Chasteigner), Cathus (famille poitevine descendante du seul chevalier poitevin ayant combattu au combat des Trente aux côtés des Bretons), Regnault de Plouer (famille bretonne alliée des Cathus qui a fait souche à Saint-Benoît sur Mer), de la Musse/de la Muce (famille bretonne du pays de Retz, de Pornic et du Petit-Mars au nord de Nantes), Le Boeuf (famille descendante des Rieux-Rochefort et de Rougé), Durcot (famille poitevine d'ascendance bretonne, notamment par les de la Muce, et possiblement descendante d'un chevalier écossais et ) qui se sont alliés à des familles de la maison de Thouars et ont fait souche en Vendée et en Loire-Atlantique. Etc. Rappelons que les territoires gérés par la maison de Thouars débordaient largement sur la Vendée actuelle. Les alliances étaient fréquentes dans la région de Roche-Servière, Montaigu, Saint-Fulgent, Les Essarts, La Merlatière ou encore Mouchamps.

 

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 Le château de La Trémoïlle à Thouars  (Deux Sèvres Tourisme).

A la chute de la maison de Thouars, cet ensemble va se diluer dans l'actuel Poitou et ces familles avec. Nombre de chevaliers bretons ont livré des combats du côté de la maison de Thouars contre ceux qui furent appelés "les écorcheurs", ces mercenaires bien nommés plus ou moins affranchis du roi de France, en l'occurrence Charles VII (1403-1461), qui, tels Georges de la Trémoïlle* (1384-1446), rançonnèrent et pillèrent le royaume. On peut les comparer à des corsaires mais sur terre. Et des corsaires à échelle variable, faisant aussi œuvre de piraterie : à cheval, ils livraient bataille tantôt pour leur compte personnel tantôt pour le roi de France. Souvent pour les deux à la fois.

L'opposition du vicomte de Thouars Louis d'Amboise (1392-1469) aux écorcheurs - et apparentés - est mal perçue par le roi de France, qui jalouse qui plus est la richesse considérable de la maison de Thouars. Louis d'Amboise est accusé de crime de lèse-majesté. En 1431, à l'issue d'un guet-appens tendu par Georges de la Trémoïlle et ses hommes, il est chargé de fers et jeté dans un cachot du château de Poitiers. Lors de ce guet-appens qui se déroule entre Poitiers et Parthenay, Georges de la Trémouille/Trémoïlle fait couper la tète "aux sires de Lezay et de Vivone" [Antoine de Vivonne et André de Beaumont, seigneur de Lezay alliés du connétable de Richemont] qui accompagnent Louis d'Amboise de Thouars, se contentant sur ordres de réduire ce dernier à une pénible captivité.

Son épouse, la Bretonne Louise-Marie de Rieux dite "La dame de Rieux noble châtelaine de Thouars" (1405-1465) s'arme pour reconquérir ses domaines lâchement envahis. Elle est secondée par les efforts des sires bretons de Beaumanoir et de Rostrenen et recouvre les châtellenies de Marans, de Benon et de l'île de Ré. Face à Charles VII, qui manoeuvre (plus ou moins) à ses fins Georges de la Trémoïlle, la maison de Thouars peut compter en effet sur le soutien du Connétable de Richemont, Arthur III (1395-1458), futur duc de Bretagne - Breton emblématique de Vannes, la sculpture de l'homme à cheval sur la place de l'hôtel de ville, c'est lui. Mais les Bretons prennent peu à peu leurs distances, tiraillés entre les deux camps. Le connétable de Richemont n'a pas toujours été non plus très au clair avec Georges de la Trémoïlle, pas toujours si ennemi que ça, avec qui il s'est un temps associé pour liquider un ennemi commun*... Le Duc Jean V de Montfort finit par adopter une "bienveillante neutralité"...

Louis d'Amboise ne sort des geôles qu'en septembre 1434 "grâce aux prières de la reine Marie d'Anjou"... Comprendre surtout l'affaiblissement de la faveur de Georges de la Trémouille auprès du roi de France. Charles VII commence à changer d'opinion sur les écorcheurs, diablement efficaces mais aux méthodes trop brutales... Il réfléchit à la constitution de ce qui deviendra la première armée régulière de France. Une partie des biens confisqués est rendue à Louis d'Amboise, mais les lettres de rémission (appelons ça une demande de grâce moyennant quelques concessions) lui enlèvent au profit du roi "les chasteaux, terres et chastellenies de Talmond et de Château-Gontier, ainsi que la seigneurie d'Amboise, ensemble les foy, hommages, fiefs, arrière-fiefs, droits, noblesse, prérogatives, profits et émolumens quelconques des dits biens".

Le sire de Thouars, et je cite ici Histoire de Vendée, "ne conserva point rancune des mauvais procédés du roi de France à son égard. Soumis, suppliant, meurtri de blessures judiciaires et royales, il ne se rappelle que le serment de fidélité qu'à sa sortie de prison il a prêté à Charles VII qui, l'année suivante, lui rendit tous ses biens, sauf la seigneurie d'Amboise, et lui permettait même plus tard de réaliser ses projets de mariage de sa fille aînée avec Pierre de Bretagne, dont l'union fut célébrée en 1442".

La chute de la maison de Thouars...

Retournement de situation pour le moins invraisemblable dans l'histoire : en 1445, une réconciliation est actée entre Louis d'Amboise et Georges de la Trémouille. La plus jeune fille du vicomte de Thouars, Marguerite d’Amboise, épouse Louis, le fils aîné de Georges de la Trémouille, son pire ennemi ! C'en est finit de la maison de Thouars et de ses relations privilégiées avec les Bretons. Elle finit par atterrir dans les mains... du roi de France (ou plutôt son successeur Louis XI, Charles VII étant décédé entre temps), après avoir transité par celles de Georges de la Trémouille : "Abreuvé d'injures par les siens, qui lui reprochaient sa vie dissolue et ses débordements et demandaient son interdiction, poursuivi par la haine de Louis XI, Georges de La Trémouille abandonna par testament du 25 janvier 1461, à titre de donation, tous ses biens, se réservant un simple usufruit, une pension de 4,000 livres, et le retour en cas de naissance d'enfants mâles de son second mariage (...). La mort du vicomte de Thouars, Louis d’Amboise, en 24 février 1469, donna à l'œuvre de spoliation son complet dénouement. En vain sa fille aînée, Françoise d’Amboise, la veuve du duc de Bretagne, retirée dans son monastère de Couets, près de Nantes [juste à côté de l'aéroport de Nantes qui, au passage, a été construit sur d'anciennes terres des familles Chasteigner et à priori Botrel, NDLA], en appelle à la justice du Parlement des décisions du grand conseil. Mais ainsi que la féodalité venait expirer aux pieds du trône, de même la justice des Parlements était impuissante contre la volonté souveraine du monarque." (source : Histoire de Vendée).

Louis XI se montra toutefois plus magnanime que son prédécesseur et concéda, peut-être, une forme de spoliation dans l'oeuvre de Charles VII. Il décida finalement de restituer le château à la famille de La Trémoïlle, sa haine visant plus spécifiquement Georges*. La famille conservera finalement la propriété du château jusqu'à la Révolution.

AVIS. Je suis par ailleurs intéressé par toutes infos, témoignages, précisions concernant cette période "bretonne" de la maison de Thouars (familles descendants de chevaliers bretons ou en rapport avec ce conflit opposant Maison de Thouars, Charles VI et Georges de la Trémouïlle (appelés parfois événements de la Praguerie).

Anne de Bretagne

Clouet_Renee_Duchess_of_Ferrara Renée de France fille d'Anne de Bretagne

 Anne de Bretagne et sa fille, Renée de France (Wikipédia).

... et les connexions méconnues d'Anne de Bretagne

Pour clore ce chapitre de l'histoire de ces autres marches méconnues de Bretagne, tout aussi méconnus sont les liens qu'entretenait Anne de Bretagne (1477-1514) avec le bas Poitou, en particulier au château du Parc Soubise, à Mouchamps en bas Poitou, tenu par Jean V de Parthenay et son épouse Michèle de Saubonne (1485-1549). Remariée alors au roi Louis XII, Anne de Bretagne s'est liée d'amitié avec Michelle de Saubonne, dame d'atours érudite et appréciée de la cour du roi de France, amie du grand mathématicien François Viète. Anne de Bretagne confie l'éducation de sa fille Renée de France à Michelle, "elle-même mathématicienne renommée qui recevait à sa cour au Parc Soubise tout ce qui comptait d’intellectuels dans la province". Michelle de Saubonne devient en effet sa gouvernante.

Les alliances entre les Bretons et Français se nouent après le rattachement de la Bretagne sous bien d'autres formes encore. En particulier au Parlement de Bretagne, dont le principe est d'augmenter le nombre de sièges mais tout en réservant 50% de ceux-ci à des non Bretons (dits les non originaires - lire notamment page 410), comprendre des nobles et des intellectuels du royaume de France, essentiellement issus des provinces voisines. Ainsi retrouve-t-on un certain Joachim Descartes conseiller au Parlement de Bretagne à Vannes, qui n'est autre que le père de René Descartes (1596-1650). Le frère aîné de René Descartes, Pierre, siégera lui aussi au Parlement de Bretagne et épousera la Bretonne Marguerite Chohan, dame de Kerleau en Elven. Mais ceci est déjà une autre histoire...

 * Georges de la Trémouille, il faut le dire, ne passait pas pour être un saint. A sa cruauté militaire s'ajoutait aussi sa cruauté - et cupidité - à l'encontre de ses épouses : il maltraita sa première femme Jeanne II d'Auvergne, très riche veuve du duc Jean Ier de Berry, la dépouilla et la ruina, à tel point que Charles VII autorisera Jeanne d'Auvergne à user librement de ses biens et à se mettre à l'abri des mauvais traitements de son mari. Il s'associa avec le connétable Arthur de Richemont pour faire exécuter Pierre II de Giac, avec qui ils étaient fâchés, et dont il visait la fortune de la très riche épouse, Catherine de l'Isle Bouchard. En février 1427, le mari gênant fut enlevé, jugé sommairement, puis jeté vivant dans une rivière, cousu dans un sac de cuir... Méthode à la Nantaise, déjà...

chevalier vers l'an 14001701422933100

Cottes de chevalier vers 1400-1440  (photos BuV, château de Calmont d'Olt)

 

Ci-dessous pour le clin d'oeil : deux cartes en parallèle. Celle des Places fortes des marches de Bretagne pendant la guerre Guerre de Bretagne de 1465-1491 citée plus haut, et un Google Maps des toponymes "La Bretonnière" en Bretagne et en Vendée...

 Guerre de Bretagne L'exemple La bretonnière - marches de Bretagne

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1 août 2018

La réunification des deux Bretagnes...

La réunification de la Bretagne a-t-elle une chance d'aboutir ? En dépit des ouvertures offertes par la loi NOTRe, qui rend possible la tenue d'un référendum (une pétition est en cous en ce sens et recueille 66 000 signatures d'électeurs de la Loire-Atlantique à ce jour - il en faudrait 100 000) et du soutien des 4 000 élus locaux qui ont signé la charte de la réunification, c'est fort peu vraisemblable.

L'obstacle majeur ne vient plus du pouvoir central, mais de Nantes. Les sphères dirigeantes nantaises voient d'un bon oeil le statu-quo actuel : Nantes gagne sur tous les tableaux : elle jouit du rayonnement culturel et de la notoriété touristique de la Bretagne... tout en bénéficiant des retombées du pouvoir politique et économique en tant que capitale des pays de la Loire.

Bretagne Réunie, l'association qui fédère les tenants de la réunification, l'a bien compris. Elle recherche aujourd'hui des soutiens autour de Nantes et dans les départements ligériens voisins. C'est que Nantes phagocite quasi tout en Pays de la Loire. La croissance économique et démographique est aujourd'hui le fait quasi-exclusif des métropoles en France, et c'est ainsi que Nantes capte infrastructures et startups et crée, à l'instar de Paris il y a une trentaine-quarantaine d'années, un vaste sas de dépressurisation autour d'elle... De la même manière que Paris a siphonné le grand bassin parisien (les départements limitrophes à l'Ile de France ont tous vu leurs centres de recherche et développement s'exiler dans la capitale en l'espace d'une génération), une large frange du Maine et Loire et de la Vendée, pourtant active, risque fort de connaître le même sort. Le phénomène n'épargne pas non plus, du reste, la frange bretonne, à l'ouest (pays de Redon, sud de l'Ille et Vilaine).

C'est ainsi que Bretagne Réunie a rencontré en mai dernier les députés de plusieurs circonscriptions du Maine et Loire, de Loire-Atlantique et de Vendée. Leur point commun ? Toutes se situent à la périphérie de la région des Pays de la Loire et tentent de résister à l'ogre nantais : circonscription de Saint-Nazaire, d'Angers, de Saumur, du Sud-Vendée... Autant de territoires qui, sans approuver la réunification, ont prêté l'oreille aux propositions de Bretagne Réunie : "Au mois de mai dernier nous avions eu un entretien avec Mme Dubré-Chirat, député La République En Marche de la 6ème circonscription du Maine-et-Loire. L'élue avait proposé d’organiser en juillet, à l’Assemblée Nationale, une audition de Bretagne Réunie, explique l'association pour la réunification de la Bretagne dans un récent communiqué (...). Nous avons donc pu exposer notre projet de réunification devant Nicole Dubré-Chirat, Sandrine Josso, députée de la 7e circonscription de Loire-Atlantique, Patricia Gallerneau, députée de la 2ème circonscription de Vendée et Jean-Charles Taugourdeau, député de la 3ème circonscription du Maine-et-Loire. Parmi les thème abordés : la réunification, un projet partagé avec les départements voisins ; un nouveau départ pour les départements voisins ; la position dominante de la métropole nantaise à l’égard des départements voisins ; l’intérêt des sentiments d’appartenance ; les « marques » Vendée, Anjou, Bretagne ; l'équilibre entre les métropoles et les pays ruraux ; le droit d’option et la pétition."

Ces territoires, il est vrai, auraient beaucoup à gagner à intégrer des ensembles économiques, historiques et culturels régionaux plus cohérents, porteurs de sens.

Mais la position de Bretagne Réunie ne relève-t-elle pas pour autant de l'équilibrisme schizophrène ? Si l'agglomération nantaise vide son hinterland ligérien pourquoi en serait-il différemment s'agissant de l'hinterland breton ? Au nom d'un prétendu équilibre des forces avec Rennes, d'un côté, et l'Ouest breton de l'autre ? On peut comprendre les rétissences des Nantais qui peuvent voir dans cet équilibre des forces un affaiblissement du rayonnement de leur métropole, sans parler de la question du choix de la capitale de la future région. On peut comprendre aussi les rétissences des Bas Bretons, déjà rudement challengés par la dynamique rennaise.

On voit toutes les limites de l'exercice. A Bretagne Réunie de convaincre et de résoudre cette équation pour lever les réserves. Aux habitants de Loire-Atlantique, surtout, de prendre leur destin en main. Et dans le cas d'un tel référendum, de ne pas en minimiser l'enjeu, comme les Alsaciens ont pu le faire en boudant l'occasion qui leur a été offerte de fusionner les deux départements alsaciens. Leur incapacité à unir les forces entre Strasbourg et Colmar leur avait coûté leur région, diluée dans un Grand-Est vide de sens... Un scénario cauchemar pour les Bretons. Mais un tel scénario l'est-il pour les habitants de Loire-Atlantique qui peuvent être tentés par le statu-quo, voire par le concept mou de Grand-Ouest ?

7 mai 2015

Guerres mondiales : le tribut du monde rural

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Deux guerres, deux implications radicalement différentes des forces militaires et des civils français. Avec un constat commu s'agissant de la Bretagne : les pertes humaines ont été, en proportion, très importantes. Ce lourd tribut tient à la prépondérance...
3 novembre 2014

Retour de guérilla urbaine en France

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Retour de guerre à Nantes, samedi 1er novembre (capture vidéo décolorisée). Plusieurs centaines de manifestants s'en prennent aux forces de l'ordre au cours d'une manifestation contre... les violences policières après les graves incidents dans le Tarn,...
16 septembre 2014

Kelti@scopie, un atlas infographique numérique

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NOUVEAU : Kelti@scopie, hors série numérique : 52 pages de datas et d'infographies numériques sur les pays celtiques... Loire Atlantique incluse, evel just. Ci-dessus en extrait : les agglomérations de l'espace celtique en Europe (les plus de 100.000...
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15 septembre 2014

Week-end foireux à Locarn, Grand-ouest foireux à Nantes ?

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Deux week-ends à ne pas manquer : le 5e week-end foireux de Locarn. Au programme tout au long du week-end foireux, petit marché à partir de 16h, apéro concert gourmand à 20h (Maryzz et White Spirit), c oncert à 21h30 (Lucky Deaf People). Le Dimanche de...
8 décembre 2013

A l'ouest, moins de nouveau qu'à l'est de la Bretagne

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La couverture du mouvement des Bonnets rouges donne parfois une image faussée de la Bretagne dans les médias. Celle d'une région jusqu'alors à l'abri de la crise et aujourd'hui en plein décrochage. L'image d'épinal d'une région repliée sur elle-même rejaillit....
4 novembre 2013

Bonnets rouges : la nouvelle guerre de Hollande ?

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Ironique histoire... La manifestation des Bonnets rouges de Quimper préfigure-t-elle de la nouvelle guerre de Hollande ? La révolte du papier timbré du XVIe siècle, à laquelle fait référence l'adoption du bonnet rouge par les manifestants anti-écotaxe...
1 novembre 2013

La Loire Atlantique vue du ciel

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Quelques sites emblématiques de la Loire Atlantique à travers les âges. A l'origine de ce petit jeu des comparaisons vues du ciel, le département breton propose un voyage de 1850 à nos jours de l'ère de la cartographie à celle des images satellites. De...
26 octobre 2013

Les Utopiales à Nantes du 31 octobre au 4 novembre

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http://www.utopiales.org/ Et pour consulter le programme : http://www.utopiales.org/sites/default/files/progUtopiales2013web.pdf
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