Le phare de l'Île Louët, Carantec

Pas de pont, pas de téléphone, un ampérage à vous faire disjoncter au premier écart consumériste, des toilettes dans la remise du pêcheur et des sanitaires dans l’ancienne soue à cochon. Bienvenue sur l’île Louët à 350 mètres du rivage ! Sur ce rocher du bout du monde, se dresse le valeureux phare éponyme, érigé en 1857, et dont les dépendances furent habitées jusque dans les années 1960.

Cette ancienne demeure de gardien de phare a été restaurée par la ville de Carantec en lien avec le service des Phares et balises, propriétaire de l’île. Elle a été transformée en gîte d’une capacité de dix personnes en 2004. Pas de fioriture, un confort quelque peu spartiate, mais un cadre à tomber à la renverse avec, à quelques encablures, le superbe château du Taureau, en pleine baie de Morlaix.

Spartiate et sans fard

Ici, tout a été fait pour conserver l’esprit d’origine de ce qui fut l’un des rares phares à disposer d’un jardin, d’où le surnom « îlot du jardin » longtemps donné par les ingénieurs des Phares et balises.

De 2005 à 2007, la restauration de l’île a été menée en partenariat entre l’école de voile Carantec Nautisme, l’Afpa (Association pour la formation professionnelle des adultes) de Morlaix et les services techniques municipaux. Maison et dépendances, espaces verts, tout y est passé. Que dire alors des conditions de vie pour les gardiens et leurs familles ? Car, outre l’aménagement du gîte, il a fallu mettre au point un système de désalinisation de l’eau et s’alimenter en électricité (avec parcimonie) depuis le phare lui-même. Et ne parlons pas de l’état de vétusté des menuiseries, du sol, des plafonds !

Le phare, lui non plus, n’en est pas à ses premiers aménagements. Érigé à la demande de la Chambre de commerce afin de sécuriser la baie de Morlaix où les courants sont parfois redoutables, il a successivement fonctionné à l’huile, à la vapeur de pétrole à partir de 1909, puis à l’électricité. Son phare lumineux, juché à seize mètres au-dessus des pleines mers d’équinoxe, est automatique.

Le résultat est là, même s’il ne confère pas au gîte un confort luxueux. Reste qu’il n’y a pas trente-six moyens d’accès pour aborder l‘île Louët. Hors de question de dénaturer le site en érigeant un quelconque accès par voie terrestre : « Il vous faudra passer par l’école de voile ou bien venir avec votre propre bateau, indique Élodie Gallic, conseillère à l’Office de tourisme en charge de la location du gîte. Mais il faut savoir que cette île reste un espace public, accessible à tous. » Là est la vocation première de l’île, au cœur de la Baie de Morlaix : faire le bonheur des amateurs de nautisme et des amoureux de la nature. Derniers habitants à l’année, les oiseaux ne s’y sont d’ailleurs pas trompés et restent désormais les seuls à bord…

i : Office de tourisme, 4 rue Pasteur, 29660 Carantec. Internet : carantec-tourisme.com

& : Le guide de la Bretagne insolite & relax, extrait.

( : Clam

µ :  O.T. Carantec