LE COIFFEUR DE RUE, CONCARNEAU

A L'HAIR LIBRE "

A la stupéfaction des passants, le coiffeur plante le décor sur le marché. A l'abri du vent, sous son barnum agrémenté d'un miroir de quelques chaises et de ses œuvres picturales, il entame sa journée de travail entre un marchand de fruits et légumes et un crêpier... Passé l'effet de surprise, les passants hésitent, puis se lancent, rejoignant les nombreux habitués du quartier ou d'ailleurs qui font escale chez le coiffeur entre deux courses au marché... C'est pas cher (10 euros la coupe), rapide et on ne va pas vous couper les cheveux en quatre. Pas de coiffures sophistiquées et shampooing du matin de rigueur. A l'abri des regards, mais en contact direct avec la clameur des colporteurs et des conversations de la foule, l'ambiance a son charme ! C'est cette sensation que voulait retrouver le féru d'art et amateur de festivals.

Couper court aux idées reçues

On connaissait le coiffeur à domicile. Ludovic Marrec a réinventé le métier de coiffeur de rue, non sans rappeler les barbiers d'autrefois, que l'on retrouve dans l'historiographie populaire, ou la coiffure telle qu'elle peut se pratiquer encore aujourd'hui sur d'autres continents. Mais la comparaison s'arrête là : une attention toute particulière est apportée à l'hygiène afin de couper court à tout a-priori.

Après une quinzaine d'années d'exercice en salon traditionnel, le jeune Finistérien avait envie de renouer avec le monde de la rue, la simplicité et l'immédiateté du contact. L'idée était du reste toute trouvée depuis des années. C'est en 2008, cheveux au vent, qu'il se lance dans l'aventure non sans soigner son site internet ni sans s'appuyer sur les conseils de professionnels. L'identité visuelle du Coiffeur de rue est créée. " A ma connaissance, je suis le seul en France ", s'étonne encore Ludovic Marrec. Trois ans plus tard, il entend développer le concept et recherche des partenaires. Il est approché par des festivals et pose également son salon itinérant sur les foires, où il retrouve cette même mixité sociale, ce même désir de simplicité. Quant aux marchés, il est présent à Concarneau le lundi et le vendredi, le jeudi à Pont-l'Abbé et le dimanche à La Forêt-Fouesnant.

Surtout les femmes

Contre toute attente, le principe de la coupe seule trouve écho auprès d'une majorité de femmes. Loin du mythe du coiffeur d'antan et de sa coupe au bol, le coiffeur de rue, diplômé et expérimenté, reste fidèle aux principes de la coupe à sec qui s'appuie sur la mémoire naturelle des cheveux. Sans abandonner les ciseaux, Ludovic Marrec agrémente son salon itinérant de ses créations picturales. Des œuvres influencées par les écritures anciennes, notamment celtiques, et par le travail de l'étain d'argent s'y exposent. L'autre passion, elle aussi, se veut itinérante.

i : Le coiffeur de rue, 9 place du Marché, Concarneau, Internet : lecoiffeur-derue.com

&: Le guide de la Bretagne insolite & relax, extrait

(: Lefeuvre.

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