BREIZHENSON, PLOUGUERNEAU

6 octobre 2012

Sereins, bien dans leur tête, les Henson de Gisèle et Gilbert Ogor ne se laissent pas impressionner par le claquement des drapeaux au vent, par le ressac ou le passage au ras des véhicules. Ces chevaux adaptés aux sorties en mer - et même au horse-ball - s'accommodent fort bien de la puissance des éléments. Et, en la matière, les 45 kilomètres de trait de côte de Plouguerneau offrent un remarquable terrain de jeu, au point de rencontre géographique entre l'Océan atlantique et la Manche.

Monteurs de chevaux depuis leurs vingt ans, Gilbert et Gisèle ont opté il y a une vingtaine d'années pour la race Henson. Leur première jument a 22 ans. Ils en ont aujourd'hui trois. " A l'époque, ce n'était pas une race très valorisée. C'est d'ailleurs la dernière à avoir été reconnue par les haras comme telle. De nos jours, elle est très appréciée des centres équestres ", rappelle Gisèle Ogor.

Du phare de l'Ile Vierge à l'Aber Wrac'h

C'est un goût immodéré pour les promenades en calèche, taillées sur mesure pour cette race robuste, qui a poussé le couple à s'atteler à sa passion. Le cadre superbe, près de la plage de la Grève blanche, à 200 mètres du rivage, a fait le reste. Il ouvre la voie à de saisissantes promenades d'une à deux heures jusqu'au phare de l'Ile Vierge, le plus grand d'Europe que l'on peut venir taquiner de près par très grande marée - sans oublier l'Aber Wrac'h.

En tout et pour tout, quinze chapelles à la ronde dont Saint-Michel - le berceau de Michel Le Nobletz -, le phare de Lanvaon et son air de tour-carrée, le port de Pors Gwen ou encore le site médiéval d'Illiz Koz. Une ancienne église ensablée à cause d'une micro-glaciation au XVIe siècle qui a fini par tomber totalement en ruine. Il ne reste aujourd'hui de ce site très étonnant que des vestiges de l'enceinte et, surtout, une nécropole de cent dalles funéraires, mise à jour lors de campagnes de fouilles !

Meneur diplômé et accompagnateur, Gilbert Ogor se fait un plaisir de partager sa passion dans un environnement d'exception. Il se transforme de bonne grâce en guide touristique, à cheval sur l'histoire patrimoniale locale, qu'elle soit terrestre ou maritime. Ce qui n'empêche pas quelques incursions dans d'autres univers, comme celui de la culture country. Approché par l'association Rednecks Breizh, Breizhenson participe ainsi au festival country qui se tient au château de Keroüartz à Lannilis, baptisé Outlaws ar Pagan (Les hors la loi du pays Pagan). Ce nom de baptême a été donné en référence aux naufrageurs qui plaçaient des lanternes sur les cornes des vaches afin de tromper la navigation des navires. Un autre chapitre lui aussi surprenant qu'aborde, à leur façon, les nouveaux guides de Breizhenson aux montures bien moins sauvages que le paysage.

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