Les cercueils font leurs portes ouvertes à Salt Lake, UT
Saint-George... Ce n'est pas une note qu'il faut y consacrer mais bien plusieurs. Il y a tant à dire. D'abord pour moi (j'espère pas que pour moi), c'est une entité...
Stop. Je m'arrête là, car je risque d'être attaqué par Cornus Rex Populi pour plagiat !
En fait, la lecture de sa dernière note m'a quelque peu interpellé. Car il existe en effet dans mon cœur un lieu qui s'appelle Saint-George et qui a aussi pour moi une signification toute particulière. Le mien n'est pas en Bourgogne mais aux Etats-Unis, dans l'extrême sud-ouest de l'Utah.
Atterrissage imminent ! Le ton est donné....
Saint-George a été pour moi un tournant. C'était en 1991. Heureux lycéen sélectionné par un organisme d'échange international, je suis allé passé trois semaines à Salt-Lake City...
La grande parade de Salt-Lake City, 24 juillet 1991
Puis à Saint-George, où résidait Clint, mon correspondant américain, le fils d'une famille à demi mormon originaire du Kentucky. Sa grand mère, qui vivait chez lui dans une gi-gan-tes-que maison à la moquette hyper-épaisse - véritable paradis à Acariens - parlait avec un accent sudiste à couper au couteau à steak.
Mais là n'est pas le sujet. Je n'étais pas le seul Frenchy à faire partie du trip. Nous étions en fait une douzaine, tous originaires d'un gros quart nord-ouest de l'Hexagone, disons, répartis dans différentes familles.
L'accueil, en grandes pompes (et vous allez comprendre pourquoi), se tint tout d'abord à Salt-Lake City dans une maison cossue avec un sympathique jakouzi creusé dans le jardin. A l'évidence, question trous dans la terre, le père de famille qui nous accueillait devait être très au fait. Profession : pompe funèbre. Un spécialiste des cercueils de luxe. Son magasin vitré, attenant à la maison, possédait une impressionnante collection de cercueils avec dorures, acajou, molletons. La grande classe post mortem. Il fut très fier, vous pensez bien, de nous faire visiter son business. Tout juste s'il n'y avait pas la télé à bord. A la réflexion, il devait bien y avoir un freezer pour que le défunt puisse fêter au Champagne son enterrement de première classe...
Mais là encore, je m'égare. Je ne m'étendrai pas non plus sur ma seconde famille d'accueil dans la banlieue de Salt-Lake : un garagiste qui confondait l'Angleterre et la France et qui pratiquait aussi assiduement la prière que le pêt à table (véridique là encore). J'eus la plus grande peine du monde à couper court aux explications de son épouse lorsque celle-ci, fièrement, me présenta - tin tin !!! - son lave vaisselle afin de lui faire savoir que cela existait aussi en Europe. Par la même occasion, je leur appris tout aussi crânement que les toilettes ne se trouvaient plus au fond du jardin depuis des décennies, à de rares exceptions du moins.
Leurs deux fils étaient de véritables teignes que je ne pus calmer qu'en faisant semblant de me moucher dans le drapeau américain de leur chambre. Le plus jeune, un rejeton de 10 ans, en perdit sa machoire avant de finalement éclater de rire. Un rire transgressionnel, c'est sûr. Il n'avait pas dû voir ça tous les jours...
Mais après ces deux étapes bien sympathiques, ponctuées de sorties dans d'immenses parcs nautiques, nous allâmes enfin à Saint-George !
Là :
Une magnifique oasis au milieu des Rocheuses et des Grands Canyons. L'un des endroits les plus chauds des USA. Et aussi l'une des régions du monde détentrice du record de consommation d'eau par habitant avec, au beau milieu du désert, ça :
Un magnifique golf !
Mais Saint-George et ses environs, c'est aussi l'un des plus sublimes panoramas du monde. Le Grand Canyon, certes, mais surtout, surtout, LE LAKE POWELL !
Mirifique...
Terrific.
La fin du séjour fut à l'image de ce panorama superbe. Grandiose. Las Vegas. L.A. Hollywood...
... où je mis le feu à Universal Studios (oups)
... et surtout Venice, Wechester, la côte du Pacifique (eau froide même l'été et, contrairement au mythe, plages quasi désertes !). Dans la pure extravagance américaine, le père de mon correspondant Clint, responsable des relations publiques des hippodromes de Los Angeles, m'invita aux courses hippiques, un soir. Stupéfait, je découvris que la 5e course portait mon nom ! Imaginez l'effet. Pour le coup, c'est moi qui perdit ma mâchoire...
Mais plus encore, cerise sur le gateau - et revenons à Saint-George et plus exactement au Lake Powell, c'est là que je fis véritablement connaissance de celle qui devint ma femme. Une jeune lycéenne de notre groupe de Frenchies qui habitait à ... 80 km de chez moi seulement xxx
Sainte-Georgette, si tu me lis. ;-)
Alors, vous pensez... Saint-George... God bless Saint George !