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B u h e z  U r  V a l a f e n n
18 août 2006

RETOUR SUR UN SONDAGE A PROPOS DU BRETON

En mai 2003, l'institut TMO Régions a procédé à un sondage d'opinion relatif à la façon dont les Bretons se représentent leur avenir. Effectué pour le compte d'Ouest-France, du Crédit Mutuel de Bretagne et du Conseil régional de Bretagne, il a fait l'objet d'un supplément à Dimanche Ouest-France daté du 29 juin 2003. Pas moins de 1 300 personnes ont été interrogées en mai 2003 par l'institut TMO dans les cinq départements de la Bretagne historique. À la question de savoir quel sentiment elles éprouvent lorsqu'elles pensent à l'avenir de la langue bretonne, 2,4 % des personnes interrogées répondent qu'elles sont très confiantes, 6,9 % qu'elles sont très inquiètes, 24,3 % plutôt inquiètes, 27,3 % plutôt confiantes et 35,6 % indifférentes ; enfin, 3,5 % des personnes interrogées ne se prononcent pas.

Un rapide survol de ces chiffres pourrait laisser croire que le sentiment majoritairement éprouvé par les Bretons concernant le destin de leur langue est l'indifférence. Or, tel n'est pas le cas puisque les personnes qui se déclarent " confiantes " et celles qui se disent " inquiètes " de l'avenir de la langue bretonne partagent, en fait, un même intérêt pour le devenir de cette langue. 60,9 % des personnes interrogées s'intéressent donc - que ce soit avec confiance ou inquiétude - au futur de la langue bretonne tandis que 35,6 % y sont indifférentes et que 3,5 % ne se prononcent pas.
L'intérêt pour le breton atteint un maximum en Finistère (65,34 %) et en Loire-Atlantique (64,90 %) et un minimum en Côtes-d'Armor (55,93 %).

Il est plus étonnant de constater que les zones où l'intérêt pour le destin du breton est le plus intense (de 70 à 75 % de personnes qui se déclarent soit " inquiètes " soit " confiantes ") se situent aux extrémités occidentale et orientale de l'espace celtique historique (qui regroupe la Bretagne celtique et la Bretagne mixte) : ce sont, à l'ouest, l'unité urbaine de Brest, et, à l'est, une bande de terrain allant de Saint-Malo à Guérande. Les zones d'intensité relative comprennent également des régions situées de part et d'autre de cet espace celtique historique (Léon et Cornouaille, d'un côté, région de Ploërmel, de l'autre), auxquelles il faut ajouter l'unité urbaine de Nantes.

Enfin, on rencontre des zones d'intensité moyenne tant en Basse-Bretagne (Trégor-Goëllo et Vannetais) qu'en Bretagne romane (régions de Fougères-Vitré et de Châteaubriant).
Soulignons, pour conclure sur ce point, combien l'intérêt pour l'avenir de la langue bretonne se joue des représentations habituelles de la Bretagne. Le souci le plus vif du destin de la langue bretonne se rencontre, en effet, dans des espaces où on ne l'attend guère :
-   Une région de Haute-Bretagne où l'on ne parle plus breton depuis plusieurs siècles (la région de Saint-Malo) ;
-   une grande ville (Brest), alors que ce sont les campagnes qui constituent, en quelque sorte, le biotope de la langue ;
-   une région de Loire-Atlantique (la région de Guérande et Saint-Nazaire), alors que ce département ne fait plus officiellement partie de la Bretagne depuis 1941.

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