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B u h e z  U r  V a l a f e n n
25 mai 2008

LES LANGUES RÉGIONALES INSCRITES DANS LA CONSTITUTION ?

Ce jeudi 22 mai, l'Assemblée nationale a voté un amendement incluant dans l'article 1 de la Constitution française : " Les langues régionales appartiennent au patrimoine [de la France] ". L'amendement a été voté par les députés sur proposition de la commission des Lois et sur avis favorable du Gouvernement de François Fillon.
Une première, un grand pas, indéniablement, vers une vraie reconnaissance du travail accompli pour sauver et promouvoir les langues régionales. Mais un premier pas, seulement, car le texte doit encore passer au Sénat et enfin être voté par le Congrès (réunion de l'Assemblée nationale et du Sénat).
Si, au bout du processus, cet amendement venait à être effectivement inscrit dans la Constitution, cette dernière ne pourrait plus faire obstacle à l'adoption par la France de la charte européenne des langues régionales. Une charte européenne, rappelons-le, adoptée sous le Gouvernement socialiste de Lionel Jospin, mais qui, en substance, avait été retoquée par le conseil constitutionnel pour cause d'incompatibilité avec l'article 2 de la Consitution qui stipule que " la langue de la République est le français ".
En clair : s'il entre dans la constitution, cet amendement lèvra cette incompatibilité constitutionnelle.
Reste à savoir si la charte européenne entrera alors en application ou non. Rappelons que le président Nicolas Sarkozy ne cache pas son opposition à l'application de la charte européenne des langues régionales et préfère l'adoption d'une loi. La charte est jugée trop contraignante par la majorité présidentielle : elle impliquerait la traduction de tous les documents administratifs en plusieurs dizaines de langues régionales. Elle garantirait des moyens pour répondre à la demande des parents partout où elle existe, ce qui est loin d'être le cas actuellement. En mars 2007, Nicolas Sarkozy avait justifié sa position, à Besançon, de la manière suivante : " Si je suis élu, je ne serai pas favorable à la Charte européenne des langues régionales. Je ne veux pas que demain un juge européen ayant une expérience historique du problème des minorités différente de la nôtre, décide qu’une langue régionale doit être considérée comme langue de la République au même titre que le Français. Car au-delà de la lettre des textes il y a la dynamique des interprétations et des jurisprudences qui peut aller très loin. J’ai la conviction qu’en France, terre de liberté, aucune minorité n’est opprimée et qu’il n’est donc pas nécessaire de donner à des juges européens le droit de se prononcer sur un sujet qui est consubstantiel à notre identité nationale et n’a absolument rien à voir avec la construction de l’Europe. " Le président préfère donc parler de loi, permettant quelques avancées en terme de moyens, sans aller plus loin. Le gouvernement devrait en l'occurrence proposer bientôt un texte sur la question.
Là aussi, on peut donc dire que rien n'est joué, rien n'est fait. Une porte est entrouverte.
Quelles seront les avancées, concrètes, dans les mois ou les années à venir sur cette question ?
Comme on dit en breton : gwelet 'vo (litt. il sera vu/on verra bien).

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Commentaires
K
Et Jean Luc mélenchon qui nous met en garde, Diwan est une secte, ce socialiste est l'image même de la république française.<br /> <br /> Qu'attendons nous encore de la France, La France en sortir, c'est s'en sortir !<br /> <br /> Vive l'indépendance !<br /> <br /> http://kadarn.org
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I
J'ai rêvé ou j'ai bien vu ta photo sur ce blog??? disparut à jamais?????? si j'ai rêvé, cela devient grave........
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A
Karagar> Bravo pour ce commentaire très pertinent, très juste...
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K
Assez drôle au fond, on parle de langue MATERnelle et voilà qu'elle se retrouve PATRImoine! Le mot me dérange même si, en tant que leg des générations antérieures, une langue en fait indéniablement partie, car, dans le domaine culturel au moins, le mot patrimoine est associé à des choses qu'on conserve, qu'on restaure, qu'on admire, mais qu'on ne VIT pas forcément. Les divers legs des générations antérieures - c'est à dire l'essentiel de notre culture ET civilisation, tant qu'ils font partie de la vie quotidienne et naturelle, ne sont pas perçus comme "patrimoine". Donner soudain le statut de patrimoine range la chose un peu dans le domaine du passé révolu. En déclarant ces langues patrimoine à la fois on enfonce une porte ouverte et on les enfonce encore un peu plus. Bref, encore un subterfuge pour ne pas leur donner de vrai statut.
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A
Yann> J'adore la citation de Giraudoux... Pas sûr que ce soit effectivement très encourageant pour la suite... Merci bcp pour ton comm. Ken bremaik ivez. :-)<br /> Anaïs> Que dire de plus ? Tu as tout dit. C'est vrai que le mot minorité est toujours assez lourd de sens. N'appelle-t'on pas non plus ces langues "langues minoritaires" ? On entend aussi parfois parler de langues minorisées...
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