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B u h e z  U r  V a l a f e n n
7 septembre 2012

ROUGES ÉMAIL, REDON

 

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Les fonds marins à l'eau forte

 

Spécialité culte des Celtes dès le IVe siècle avant JC, le travail de l'émail a connu son apogée au Ier siècle dans les Iles britanniques avec l'apparition de la technique du champlevé. Jusqu'alors, les Celtes travaillaient une pâte de verre rouge colorée à l'aide de cristaux d'oxyde de cuivre. Avec le champlevé, l'émail s'incruste ! Sous forme de poudre, il vient remplir des cavités creusées à cet effet sur l'objet. La technique du champlevé était également très utilisée au moyen-âge dans le Limousin. 

En Bretagne, le métier de graveur-émailleur a trouvé de tout temps dans l'imagerie celtique une source d'inspiration infinie. Mais à Redon, c'est un autre répertoire, plus contemporain, qu'affectionne l'artiste Lydia Truin. Formée aux ateliers de Limoges en 2003, la graveuse émailleuse, qui réalise également dans son atelier-boutique de la rue Notre-Dame des gravures, des pendentifs ou des bijoux, s'illustre de façon fort originale dans la création de sculptures émaillées sur fer forgé ou sur bois. Ses totems et ses étonnants miroirs sont fixés sur des socles et des supports de métal réalisés par un artisan forgeron.

Des biennales à Tbilissi et à Tokyo

Ses œuvres sont régulièrement exposées à Paris ou à Limoges. A l'étranger, elles ont pris le chemin de Tbilissi (Georgie) en 2006, de Tokyo en 2007 et des Pays-Bas cette année. Ses gravures sont réalisées à l'eau forte sur des plaques de cuivre. Les dessins de l'artiste y sont protégés par un vernis spécial. Les plaques sont ensuite plongées dans l'acide qui, comme des négatifs, vient révéler l'image en creusant les parties non recouvertes. L'émail en poudre est alors posé à la spatule ou à l'aiguille avant plusieurs heures de cuisson à 800°c pour le vitrifier. " Deux applications successives d'émail et deux cuissons sont généralement nécessaires, entrecoupées de ponçages minutieux. " C'est la fameuse technique du champlevé, apprise à Limoges, où l'artiste redonnaise expose également de façon permanente, que ce soit à la galerie Christel ou à la Maison de l'émail depuis cinq ans. 

Ses œuvres sont contemporaines ou figuratives. " Je pars de mondes imaginaires. J'aime beaucoup m'inspirer des fonds marins, de la nature ", comme ce triptyque de coquelicots sur des cieux dégradés, allant du rouge pâle au pourpre. " J'adore le rouge ! " La couleur par excellence des premiers émailleurs celtes, avant qu'ils ne découvrent l'ambre et l'ivoire.

Lydia Truin est intarissable sur sa passion pour les émaux, découverts en 2001. Après un passage à l'Ile d'Oléron puis à La Gacilly, elle a trouvé à Redon l'atelier tant recherché. Il est devenu l'une des rares galeries de la ville, alliant à son travail des expositions temporaires d'artisans d'art (cuir, céramique, poterie...). De quoi ouvrir son atelier à d'autres disciplines, en toute humilité, sans tapage forgé ni éclat émaillé.

iRouges Email, 43 rue Notre-Dame, 35600 Redon, internet : rougesemail.fr

& : X.E., droits réservés

( : Lefeuvre

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