Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
B u h e z  U r  V a l a f e n n
4 décembre 2012

D'où viennent les Bretons III : Les Gaels ne sont pas un mythe

 

Haplogroup-R1b-L21

 

L'origine des Bretons, 3e épisode. A la lumière des recherches effectuées au niveau mondial depuis plusieurs années maintenant par le prisme des haplogroups, ces marqueurs de la généalogie génétique qui consistent à étudier les séries d'allèles situés sur le chromosome Y (ADN Y) pour le père et l'ADN mitochondrial pour la mère, de nouveaux enseignements étonnants se révèlent. Ils viennent confirmer ou infirmer les nombreux mythes qui subsistent sur l'origine des Bretons.

En permettant de déterminer si deux individus sont issus d'un même ancêtre sur 3 à 20 générations, la recherche sur les haplogroups doit être maniée avec précaution afin de ne pas verser dans l'eugénisme rappelant les pires heures de l'histoire. On ne le répètera jamais assez. Au contraire, leur étude est prise très au sérieux par les historiens et ethnologues qui ne bâtissent pas de théories raciales mais au contraire soulignent la multiplicité des brassages de population et des strates de peuplement qui se sont superposées au fil des siècles. 

S'agissant des Bretons, l'identification du haplogroup R-L21 sur près de 50 % des centaines voire milliers de tests effectués en Bretagne (et qu'il est assez aisé de faire pour une centaine d'euros auprès de laboratoires souvent anglo-saxons) laissent supposer une plus forte présence des Gaëls d'Irlande en Bretagne que ce que laissait jusqu'ici supposer la recherche en linguistique, notamment. Le rattachement incontestable et incontesté du breton à la branche p-celtic, à l'instar du gallois ou du cornique, acréditait la prépondérance de Bretons de l'ouest de la Grande Bretagne, de la Cornouailles britannique à l'extrême sud-ouest de l'Ecosse, lors des grandes migrations. La venue de saints fondateurs d'Irlande semblait plus anecdotique et presque mythique. Or, les résultats de ces tests révèlent au contraire une forte imprégnation de peuplement gaël (q-celtic). 

L'étude des haplogroups ne dit pas à quelle période, précisément, remonte cette forte imprégnation : grandes migrations des IV-VIe siècle ? Apport plus tardif ? Plusieurs vagues d'immigration venue de l'actuelle Irlande se sont succédé, au XVIe siècle, notamment, mais aussi au XIXe siècle, bien que dans une bien moindre ampleur.

Une autre piste à ne pas négliger et du reste fort plausible pourrait également se confirmer : les Bretons de l'actuel pays de Galles, de Cornouailles et du Devon qui ont migré en Bretagne étaient eux-mêmes pour beaucoup d'origine irlandaise (à croiser également avec ce sujet de discussion il y a quelques années sur academia-celtica). Ces derniers se seraient-ils dès lors fondus dans la branche linguistique cousine en p-celtic, avant même de migrer de nouveau, en Bretagne ?

 

Publicité
Publicité
Commentaires
C
En matière de génétique, j'ai tendance à me méfier des conclusions que l'on peut tirer, surtout, sur de petites séries de gènes (un nombre inconnu sur le chromosome Y et sur l'ADN mitochondiral). Ce dont je me méfie aussi, c'est ce que font des officines mercantiles (de nombreuses dérives ont été constatées). Je me méfie car je sais les difficultés en botanique sur les marqueurs génétiques qui ne rendent pas tous les mêmes conclusions. Seules les analyses d'un nombre significatif de marqueurs permet d'approcher correctement la situation. Ceci dit, mes craintes sont sans doute infondées et je ne suis pas dans le truc pour en juger. Et tout cela reste très intéressant.
Répondre
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 475 267
Publicité