Réforme territoriale : l'occasion en or des parlementaires

27 juin 2014

Réforme territoriale : l'occasion en or des parlementaires

La réforme territoriale retardée par le Sénat ; la commission incapable d'amender la carte de l'Elysée. Et si la refonte territoriale se jouait au Parlement grâce au jeu des amendements ? Tout un symbole : celui d'une reprise en main des territoires par le pouvoir législatif, ce qui illustrerait enfin que les parlementaires ont à nouveau leur mot à dire en France. Le centralisme élyséen marquerait enfin le pas après des années, si ce ne sont des décennies, de solo sourd et aveugle.

Car selon Ouest-France, le groupe parlementaire PS compterait apporter des modifications à la carte de France taillée à la hache par François Hollande et quelques ministres début juin. L'absurde région de l'île de France à l'île d'Oléron pourrait laisser place à une fusion Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin. Les pays de la Loire seraient fusionnés avec le Centre. Le veto à tout détachement d'un département d'une région serait abandonné. Serait, serait, serait... Car tout cela n'est bien sûr pas acquis. Mais il est dit que la Loire-Atlantique voire la Mayenne pourraient rejoindre la Bretagne dans un second temps. Las : hier, le report au sénat (l'extrême gauche et la droite se sont unies contre en invoquant l'absence d'étude d'impact sur les économies générées) équivaut à un retour à la case départ : les parlementaires devront donc de nouveau plancher à partir de la carte du conseil des ministres et non sur celle amendée. Dans un premier temps, la fusion Pays de la Loire-Centre serait certainement le meilleur scénario, un passage obligé pour voir émerger une recomposition intelligente à l'ouest : Bretagne réunifiée, région Val de Loire, Normandie réunifiée, renouveau d'une large Aquitaine, autant de régions mondialement reconnues et qui peuvent redonner du souffle et de la lisibilité au pays. Si de tels amendements aboutissaient de nouveau au parlement à partir de la semaine prochaine, l'armature de la France pourrait ressembler à ceci :

De nombreux parlementaires ont relancé en effet l'idée d'une fusion Nord-Picardie, d'un grand Est intégrant la Champagne-Ardenne. La Bretagne resterait à quatre mais pourrait obtenir ce que les Alsaciens ont refusé eux-mêmes lors du fameux référendum local : la fusion des départements bretons en une vaste collectivité bretonne unique. Quant au choix d'un rattachement de la Loire-Atlantique ou d'une union de la Mayenne à la Bretagne, il reviendrait dès lors aux départements concernés, ce qui serait la meilleure façon de procéder afin de clore le débat qui couve depuis plus d'un demi siècle. Resterait dès lors à considérer le cas d'un département comme la Vendée, qui se retrouverait enclavée. La Vendée rejoindrait-elle l'Aquitaine ? Une partition du Poitou serait-il envisageable ? A moins que cela ne débouche sur une région Bretagne-Vendée...? Une certitude : la bataille parlementaire, retardée d'une semaine par le Sénat, aura son importance, ce qui serait du reste une bonne nouvelle pour la démocratie française aujourd'hui en panne de représentativité.