Champs de bataille - édit 2015
Sans le savoir, nous nous sommes installés, en 2000, à quelques kilomètres du maquis de Saint-Marcel, dans le Morbihan, là même où le grand père de ma femme a combattu, en 1944.
Dans le cadre de mon travail, j'ai pu rencontrer plusieurs Anciens combattants qui l'ont connu. Ils s'en souviennent encore, en particulier le maire honoraire de la petite commune de L., un homme très attachant qui a effectué de nombreuses missions pour le colonel Morice, qui dirigeait les FFI du département.
Moi, je ne l'ai jamais connu. Il est décédé avant que je ne connaisse sa petite fille. Cela m'a du reste laissé un sentiment assez étrange, en particulier lorsque j'ai écrit cet article sur lui, dans le journal...
En 2004, nous avons de nouveau déménagé et nous nous sommes installés 80 km plus à l'ouest, près de la ria d'Etel. Devant chez nous, de l'autre côté d'une rangée d'arbres, trois bunkers marquent dans un champ (et oui, il y a aussi des bunkers en retrait de la côte, distante de deux bons kilomètres) la limite Est de la poche de Lorient.
Quelques mois après notre emménagement, suite au décès de la grand-mère de ma femme, nous avons pris connaissance de multiples documents sur la guerre, dont personne n'avait jamais véritablement parlé dans la famille. On y a appris, notamment, que son grand-père avait aussi combattu sur le flanc Est de la poche de Lorient. Précisément, donc, dans le secteur où nous habitons ! Peut-être même a-t'il connu notre village, foulé notre jardin ?
Lorient, 1945.
2007, nouveau projet de déménagement.
Une autre maison à rénover en vue... Peut-être enfin la bonne.
Nous venons seulement de réaliser qu'elle se situe à quelques centaines de mètres du Café breton d'E., là-même où son grand-père, capitaine à l'époque, avait organisé la cérémonie de signature officielle marquant la reddition de la poche de Lorient...
Encore un étonnant coup du sort. Nous semblons suivre ses traces, de champ de bataille en champ de bataille...
Signature au Café Breton d'E. de la reddition allemande de la poche de Lorient le 7 mai 1945 à 20 h 30. L'un des rares originaux de cet événement, retrouvé parmi les documents de son grand-père.