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B u h e z  U r  V a l a f e n n
18 avril 2007

SOIRÉES ÉLECTORALES UNPLUGGED


d_pouillement

Hormis le référendum sur la constitution européenne, c'est la première soirée électorale que je ne couvrirai pas depuis que j'ai commencé à travailler. Or couvrir une soirée électorale sur le terrain offre un point de vue intéressant sur la politique. On assiste aux toutes premières tendances, au fil du dépouillement. Dès 18-19 h, les pronostics vont bon train. Les candidats [aux législatives, cantonales ou municipales dans mon cas de figure], généralement présents, changent de couleur au gré des comptages. Ils partent en conjectures ; passent leur temps au téléphone afin de connaître les tendances dans d'autres bureaux de vote ; ils livrent leurs états d'âme aux journalistes qui les entourent avec une franchise post-campagne électorale à laquelle on n'osait plus croire. De toute façon, ils savent que les dés sont jetés et peuvent se laisser aller à la confidence. Du pain béni pour nous. Surtout quand ils tirent sur leur propre camp : tel chef de file de leur bord "a été à chier pendant toute la campagne", tel autre homme du parti "est un véritable boulet. On ne devrait jamais le sortir sur les plateaux télé ou à la radio". Généralement, peu trouvent grâce à leurs yeux. Sauf eux-mêmes. "C'est ma meilleure campagne, vous ne trouvez pas ? Franchement, je le sens bien."
Certains, heureusement, restent plus modestes. Il y en a. Surtout s'ils n'ont jamais encore goûté aux joies de la victoire, phénomène très vite grisant, qui transforme bien souvent d'humbles prétendants en présomptueux prédateurs. Plus le tableau de chasse s'étoffe et plus ils jouent volontiers au vieux routier, au Lion dominant.
Mais en réalité, à l'approche du verdict, les Lions ne sont plus si sûrs d'eux. Ils doutent, on le sent bien. Dans pareilles occasions, ils en viennent souvent à se rassurer auprès des journalistes. Cette fois, ce sont eux qui posent les questions. Des questions qui trahissent bien leur manque de sérénité : "Franchement, vous en pensez quoi, vous, de ma campagne ? Vous pensez que j'ai fait mouche quand j'ai parlé de..." et blablabla. Attitude assez typique quand la messe est dite.
Et si les prétendants se livrent plus aisément à la confidence, ils cherchent aussi la réciproque auprès des journalistes et tentent de percer nos opinions (parce qu'on en a forcément). Aaaaahhh, on se laisserait bien aller, nous aussi. On lui dirait bien, franchement, ce qu'on en a pensé de sa campagne de m... De ses cravates pourries. De son manque de contenu et de convictions. D'idées tout court.
On le lui dit ? Chiche ?
Naann.
Mieux vaut garder ses distances et ses opinions pour soi. Parce qu'il y a une vie après la campagne.
Quand même, on ne va pas se laisser aller sur l'oreiller post coïtal électoral !

 

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Commentaires
B
Moi aussi la politique m'intéresse...<br /> <br /> http://blogs.aol.fr/brunotigby/tant-qua-faire.../entries/2007/04/13/le-pole-il-tique-/1350
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K
Je les ai repérés sur ta photo. Ils sont tous en train de jouer au Spider. Sinon ils auraient pas l'air aussi concentrés (J'ai pas dit cons centriste, hein...quoique)
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A
Une fois de plus, Cornus, on partage la même analyse ! Je trouve que c'est tout à fait ça. <br /> Et hélas, je ne suis pas certain que la 2e catégorie dont tu parles (et qui heureusement existe aussi) soit la majorité...
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C
Cela ne m'étonne guère ce que tu dis là. Je ne fais nullement partie des cercles politiques, mais je vois assez souvent des hommes (plus rarement des femmes) politiques assez couramment dans des réunions et parfois certains se laissent aller à certaines confidences sans importance mais révélatrices. Certains sont même capables d'adopter localement des attitudes en contradiction complète avec celles adoptées au niveau national par leur parti, voire par eux-mêmes s'ils ont aussi des responsabilités nationales. C'est à la fois drôle et complètement décourageant sur la valeur de la parole politique. Je pense que globalement, les hommes politiques ne sont pas intellectuellement honnêtes ou clairs avec les convictions qu'ils affichent. Ce sont souvent de grands manipulateurs.<br /> Mais il existe aussi localement des politiques qui paraissent honnêtes et qui visiblement font leur possible pour faire avancer les choses globalement dans le bon sens...
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A
Missines> Ah bon ? C'est un peu comme nous en 2002 : le candidat sortant fait 80 % des voix ?<br /> Ralbol> Et je suppose qu'on va en manger jusqu'au soir du second tour (cela dit, je le préfère de loin à bcp d'autres comme Claire Chaz-aïl par exemple).
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