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B u h e z  U r  V a l a f e n n
2 juillet 2007

LE TRAVAIL DE SAPE COMMENCE...

Beaucoup s'en doutaient. Le ton est déjà donné.
Quelques semaines, seulement, que le Gouvernement de Nicolas Sarkozy travaille et, discrètement, déjà une première attaque en règle contre l'enseignement des langues régionales, déjà peu soutenues en France par les pouvoirs publics.

Le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos s'apprête à prendre un arrêté fixant les objectifs en breton, catalan, basque,... de fin de primaire des filières bilingues. Ces objectifs sont situés au niveau A2 du Cadre européen commun de référence pour les langues qui sert de document de base pour l’enseignement des langues en France, ce niveau est qualifié dans ce cadre de niveau intermédiaire ou de survie. On demandera aux élèves de CM2 d’être capable d’avoir « des échanges très brefs même si, en règle générale, ils ne comprendront pas assez pour poursuivre une conversation » (sic !).

En clair : l'Etat va abaisser le niveau d'exigence requis par l'Education nationale en langue régionale à l'issue du primaire.
Selon l'Union des enseignants en breton (UGB), " on voit mal, dans ces conditions, quel pourrait être l’avenir de l’enseignement bilingue dans le secondaire où les élèves sont sensés suivre la moitié de leurs cours, notamment de mathématiques ou d’histoire géographie, dans cette langue ".

Autrement dit, l'Etat entend abaisser le niveau. Ainsi sera-t'il ensuite aisé d'arguer que le niveau atteint par les élèves ne justifie pas un enseignement à 50 % en breton au collège. Voire un enseignement en breton tout court.
L’UGB " s’insurge contre la sape d’un travail réalisé depuis trente ans en Bretagne et qui répond aux attentes des Bretons : plus de 11000 élèves sont inscrits dans les différentes filières de l’enseignement bilingue et leur nombre croît fortement chaque année. Nous demandons la révision de ce texte et l’adaptation des objectifs en langue bretonne en fin d’école primaire aux exigences de l’enseignement secondaire bilingue breton-français ".
L'abaissement de ce niveau d'exigence risque d'autre part d'abaisser à moyen terme le niveau des élèves bilingues aux évaluations de 6e. Actuellement, ce sont précisément ces élèves qui ont les meilleurs résultats à ces évaluations nationales.

L'objectif clairement affiché est donc de faire en sorte que les enfants ne deviennent pas "trop bilingues", trop bretonnants. Cela constituerait une menace, je suppose, pour la République...

La méthode, du reste, est déjà bien connue en Bretagne. Elle consiste à corrompre le niveau d'une langue pour mieux ensuite la déprécier voire la bannir.
C'est cette méthode qui a déjà, outre les brimades infligées aux élèves qui parlaient breton, été utilisée :

" Ne doit-on pas favoriser, par tous les moyens possibles, l'appauvrissement, la corruption du bas-breton, jusqu'au point que d'une commune à l'autre on ne puisse plus s'entendre ? Car alors la nécessité des communications obligera le paysan à apprendre le français. " (Comité d'instruction primaire de Quimper, observation au Préfet du Finistère en 1831).

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Commentaires
N
Tiens, je repasse sur les conseils de Karagar...Va voir ce qui attend les latinistes... ;)
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G
A titre de comparaison, il faut aux étudiants étrangers un niveau B2 de français pour venir étudier en France. L'A2, ce serait tout juste du breton de survivance, donc quasiment nada. Quand on sait comment le bilinguisme stimule les esprits, on ne peut s'empêcher de voir dans ces "mesures" nouvelles une tentative d'abrutissement en règle. Je vais en parler à mes collègues bretons, ici au Mexique.
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A
Anton> Degemer mat dit !!!<br /> Ahhhh ton comm' fait du bien à lire ! C'est vrai, ça. Heureusement que les enseignants savent prendre leurs distances (cf note ci dessous sur le livre scolaire de géo) et font preuve, combien de fois, d'intelligence et de discernement. :-)<br /> <br /> Et t'as raison : il en faudra plus pour éradiquer la langue.<br /> Des décennies qu'on annonce sa mort programmée et que l'échéance est différée.
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A
C'est tellement vrai et çà va pas s'arranger de si tôt!<br /> Cela dit, petite note d'espoir pour tous ceux qui veulent mettre leurs enfants en bilingue, on (je suis instit bilingue) n'a pas attendu qu'on vienne nous foutre des objectifs sous le nez, aussi bas soient ils pour se mettre au travail, et que ce soit clair, notre objectif c'est de faire parler les gamins, pas d'en faire des bretonneux à deux balles qui vont choper des points en plus au bac!
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A
MasterofCalcium> Oui, c'est quelque chose que j'ai du mal à comprendre...<br /> Quintescent> Ben là, tu tapes dans le mile. C'est l'une des récurrentes demandes d'élus régionaux, des milieux culturels et associatifs (type Conseil culturel, Office de la langue bretonne je crois aussi)...<br /> Ca serait tellement plus simple et logique.<br /> En plus, c'est absurde que des contribuables rhône-alpins financent le breton (au compte goutte il est vrai !). <br /> Ca serait tellement plus logique que cette compétence soit transférée à la Région, qui ne demande que ça. Aux Bretons de payer. Mais au moins, ils seraient sûr d'avoir plus de postes et au final de sauvegarder la langue.<br /> C'est même pas une revendication opportuniste ou d'assistanat, parce que financièrement, ça coûterait moins cher à l'Etat.<br /> En même temps, la Charte des langues régionales signée par tous les autres pays européens prévoit un financement par l'Etat. Donc, en gros, il est demandé quelque chose qui est déjà très en-deça (et moins avantageux) de se qui se fait ailleurs en Europe !<br /> Et ben non. Même ça, c'est niet.
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