Les libérés du 9 mai 1945 - édit 2015
C'est près d'un an après le débarquement de Normandie que les Allemands capitulent pour de bon, alors qu'ils sont confinés dans les trois derniers foyers de combat à Lorient, Saint-Nazaire et Dunkerque. La reddition de la poche de Lorient est signée le 9 mai 1945 à Caudan, le surlendemain de la signature de la reddition de l'armée allemande à Reims (qui a elle-même fait l'objet d'une seconde signature officielle à Karlshorst, près de Berlin, le 8 mai).
Défendu par 100 000 hommes, le fameux Mur de l'Atlantique, héritage du puissant dispositif de l'Organisation Todt, aura donc tenu jusqu'au bout, au même titre que l'armée allemande en URSS, défaite elle aussi officiellement le 9 mai 1945. En ce sens, le pays de Lorient devrait célébrer l'armistice 1945 le même jour que les Russes.
Cette reddition ô combien tardive rappelle que, près d'un an après la libération de la Normandie ou de Paris, des prisonniers français, issus de la résistance, étaient encore détenus, comme l'illustre cette photo (Droits réservés) de ces combattants FFI de la poche de Lorient, condamnés à mort le 6 décembre 1944 et heureusement libérés le 9 mai 1945.
De nombreux bataillons, pour beaucoup morbihannais et finistériens, ont combattu en Bretagne, en particulier à la bataille de Saint-Marcel, en mai 1944. Le maquis de Saint-Marcel a été, pour ainsi dire, la première bataille "officielle" des Français contre les Allemands après le Débarquement.
Sous la poussée des armées de la Libération, notamment des Américains qui pénétrèrent en Bretagne selon un axe Avranches-Rennes, le commandant de la forteresse de Lorient, le général Fahrmbacher, quitta son quartier général de Pontivy pour se replier avec ses hommes, sur ordre d'Hitler, à Lorient. De là, à compter du 7 août 44, se figèrent les positions dans ce qu'il est convenu d'appeler la poche de Lorient. 26 000 soldats allemands et 20 000 civils français se retrouvèrent coupés du monde. Ponts et routes furent minés sur 50 km, de la Laïta à la frontière finistérienne, jusqu'à la presqu'île de Quiberon.
C'est autour de ce réduit lorientais que se structura la Résistance, organisée sous la houlette des généraux Rollins et Borgnis-Desbordes. Ce furent ainsi 4 000 hommes, essentiellement des FFI et d'anciens maquisards de Saint-Marcel, qui prirent position autour de la poche de Lorient.
Les duels d'artillerie ponctueront la vie des civils enfermés. C'est une dernière canonnade très intense à Guidel, à l'ouest de Lorient le 7 mai 1945, qui précipitera la capitulation de la garnison allemande, dont les stocks en munitions, en l'absence de possibilités de ravitaillement, s'épuisaient.
Le 7 mai à 20 h 12, le cessez-le-feu est signé dans l'actuel Bar breton, à Etel (photo DR), en présence du colonel Joppe, du lieutenant Boulla, des capitaines Villard et Naulleau, côté français, ainsi que du colonel américain Kaeting (à gauche) et du colonel allemand Borst (à droite), représentant le général Fahrmbacher.
La reddition officielle de la poche de Lorient se déroule quant à elle le 9 mai dans un champ de Caudan (nord de Lorient). A gauche, le général américain Hermann Cramer (66e division) accepte l'arme de reddition du lieutenant-général Fahrmbacher, chef des Kriegsmarine commandant la poche de Lorient (photo DR). Cet acte de capitulation se traduit aussitôt par la capture de quelque 26 000 soldats allemands. Il précède de deux jours la capitulation de la poche de Saint-Nazaire à Bouvron, en présence du même général américain Hermann Cramer, qui met définitivement un terme à la campagne de Libération du pays.
Pour en savoir plus : https://maquisenmorbihan.wordpress.com/