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B u h e z  U r  V a l a f e n n
8 décembre 2013

A l'ouest, moins de nouveau qu'à l'est de la Bretagne

 

wind-Futures-Usines-Saint-Nazaire-3D _1

La couverture du mouvement des Bonnets rouges donne parfois une image faussée de la Bretagne dans les médias. Celle d'une région jusqu'alors à l'abri de la crise et aujourd'hui en plein décrochage. L'image d'épinal d'une région repliée sur elle-même rejaillit. Mais elle est aussi l'expression d'une hantise réelle et toute bretonne, souvent intériorisée depuis des décennies : celle d'un âge d'or révolu. Longtemps puissante, ouverte sur le monde, la chute de l'industrie de la marine à voile (corderies, métiers à tisser, grande pourvoyeuse d'emplois en Bretagne jusqu'au XVIIIe siècle), les blocus anglais, puis la révolution industrielle ont plongé au XIXe et jusqu'à l'essor des années 70-80 la région dans un déclin sans équivalent dans son histoire. Loin du temps où la Bretagne frappait l'équivalent d'un tiers de la monnaie circulant dans la France voisine. 

Les années de prospérité relative (décennies 1990-2000) ont redonné à la Bretagne sa dignité : plus faible taux de chômage de France, inégalités sociales réduites, croissance économique soutenue. Or, voilà que les nuages viennent de nouveau s'accumuler laissant redouter le retour du pain noir. Les craintes exprimées ces derniers mois ne sont pas vaines. Un aspect du problème a été largement occulté dans les médias ces dernières semaines : les difficultés bretonnes et le mouvement des Bonnets rouges sont aussi le reflet d'une crise dans l'Ouest de la Bretagne, d'un décrochage de la péninsule bas-bretonne, tandis que l'est de la région continue à bénéficier de programmes d'envergure. C'est aussi cela la réalité de la Bretagne des années qui viennent : la faiblesse des investissements structurants dans l'ouest de la région. Au-delà des portiques écotaxes, le recul de l'Etat sur de grands chantiers (telle l'amélioration des liaisons TGV Brest-Quimper) n'est pas pour rien dans le sentiment d'abandon bas-breton. Même le dossier de la voie express centrale Carhaix-Rennes avance aujourd'hui au ralenti. Au chapitre des bonnes nouvelles sonnantes et trébuchantes, les Bas-bretons ont pu surtout compter à ce jour sur la seule implantation de l'usine Bolloré (fabrication de batteries pour voitures électriques). Est-ce grossir le trait que de dire que l'ouest de la région est plutôt passé à côté des pôles de compétitivité et s'impatiente de ne compter que sur d'encore trop timides avancées en matière de développement des filières biomarines ou de l'éolien en mer. 

A l'inverse, l'est de la région bénéficie d'implantations et d'infrastructures concrètes dans les années à venir à Rennes, Saint-Nazaire ou en baie de Saint-Brieuc. Citons ainsi les avancées, par contraste, des dossiers suivants, sans parler de Notre-Dame-des-Landes, dont l'avenir est plus incertain :

Eolien en mer. Saint-Nazaire a tiré son épingle du jeu de l'éolien en mer avec la construction de deux usines de turbines éoliennes offshore d'Alstom (300 à 500 emplois à terme), dont le lancement des travaux a été inauguré en janvier dernier. Alstom est fournisseur exclusif du consortium mené par EDF EN dans le cadre du premier appel d’offres français sur l’éolien offshore, jette ainsi les bases d’une nouvelle filière industrielle française, créatrice, à terme, de près de 7.000 emplois en tout. La mise en service des usines est prévue courant 2014. Le parc généré doit produire à terme l'équivalent de l'électricité de deux centrales nucléaires (parc de production au large de Noirmoutier et de la Normandie).

"Les usines de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, seront entièrement dédiées à l’assemblage des nacelles et à la fabrication des alternateurs de l’éolienne offshore Haliade 150 d’une puissance de 6 MW. Les deux bâtiments industriels se jouxteront et occuperont une surface totale d’environ 2.5 hectares sur un terrain de près de 14 hectares situé à Montoir-de-Bretagne, dans la zone portuaire de Saint-Nazaire. Ils seront dimensionnés pour atteindre la capacité de production de 100 machines par an. En 2014, ces usines remplaceront l’atelier temporaire de Saint-Nazaire dans lequel Alstom produit déjà actuellement les préséries de l’Haliade 150. Alstom livrera à EDF EN les 240 éoliennes Haliade 150 qui équiperont, à partir de 2016, les champs de Courseulles-sur-mer, Fécamp et Saint-Nazaire. Le groupe, qui n’avait pas ouvert d’usine sur le territoire national depuis plus de 30 ans, s’est engagé à créer environ 1.000 emplois directs en France dans la filière des énergies marines renouvelables. Le plan industriel d’Alstom devrait générer également environ 4.000 emplois indirects chez ses fournisseurs et sous-traitants. L’activité du consortium assurera par ailleurs 2.000 emplois supplémentaires, essentiellement pour l’installation, les fondations et la maintenance des parcs éoliens." Enfin, un centre d’ingénierie spécialisé dans les énergies marines renouvelables, pour lequel les premiers recrutements sont en cours, verra le jour dans le pôle métropolitain de Nantes-Saint-Nazaire. Il emploiera plus de 200 personnes dont 80% d’ingénieurs. 

Parc éolien en baie de Saint-Brieuc. Mené par l'Espagnol Iberdrola et Areva, le parc éolien de la baie de Saint-Brieuc doit générer à terme deux milliards d'euros d'investissements et plusieurs centaines d'emplois (mais pour l'essentiel hors Bretagne) et la création de 140 emplois localement pour l'entretien sur le long terme. L'achèvement du parc d'une centaine d'éoliennes est prévu pour 2018 avec une production de 500 mégawatts (soit l'équivalent d'un demi réacteur nucléaire). 

Métro de Rennes. Vinci a remporté il y a plusieurs mois un contrat de 320 millions d'euros pour la réalisation des travaux souterrains de la ligne B du métro de Rennes en Ille-et-Vilaine. Le groupe réalisera 8 kilomètres de tunnel, neuf stations et quatre puits de secours associés", précise la société dans un communiqué, ajoutant que l'achèvement des travaux est programmé pour février 2018. "Le chantier mobilisera jusqu'à 500 personnes, dont environ 60% seront originaires de la région rennaise", ajoute Vinci.

Ligne LGV Connéré-Rennes. En 2013, les travaux de construction de la LGV Bretagne-Pays de la Loire, réalisés par Eiffage Rail Express, sont de plus en plus visibles sur l’ensemble des territoires traversés (Ille-et-Vilaine, Mayenne, Sarthe). "De nombreux ouvrages d’art sortent de terre (200 au total dont 10 viaducs et des tranchées couvertes). La mise en service commerciale est prévue en 2017. Les retombées économiques pour l'Ille et Vilaine (plusieurs centaines d'emplois) et à l'avenir de l'agglomération rennaise vont elles aussi pencher dans la balance en faveur de l'est de la région. Les travaux de jonction avec Rennes se traduisent notamment par la construction de l’ouvrage d’art de type saut-de-mouton (passage dénivelé de la LGV sur la voie ferrée existante à l’Est de la gare de Rennes) qui ont débuté en mars 2013. Toutes les piles de l’ouvrage sont aujourd’hui construites. La fin des travaux de génie civil est prévue pour septembre 2014.

Image de synthèse : l'une des deux usines de turbines éoliennes à Montoir de Bretagne, près de Saint-Nazaire.

A lire également :

http://www.saintbrieuc-agglo.fr/en-un-clic/grands-projets/eolien-offshore-en-baie-de-saint-brieuc/

http://lgvbpl.wordpress.com/

http://www.bretagne.pref.gouv.fr/Strategies-et-projets/Projet-d-action-strategique-2011-2013/Economie-et-emploi/La-Bretagne-7eme-region-industrielle-de-France

 

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Commentaires
C
Je finis par ne plus trop savoir quoi penser de tout cela car il y a bien trop de brouillard politique, des fantasmes, des mensonges et que personne ne détient la vérité ou n'est totalement fiable ou honnête.<br /> <br /> Au sujet de l'aéroport de l'ancien maire de Nantes qui avait fait un transport au cerveau, je ne constate qu'une chose : c'est la malhonnêteté qui a prévalu. Une malhonnêteté administrative et intellectuelle avec certitude, et peut-être également économique, mais là, je n'ai pas d'avis arrêté, cela se discute. Quand le pouvoir triche, il n'a plus aucune légitimité à mes yeux.
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