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B u h e z  U r  V a l a f e n n
bretagne
2 mai 2020

Sous les drones, la plage...

 

Photo échouée 2/5

 

Naïf, je n'aurais jamais pensé que l'une des toutes premières utilisations massives de drones par l'Etat (via ses forces de sécurité) aurait été pour ça :

https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/billet-le-drone-ce-regard-vertical-6823338

Pour empêcher d'aller à la plage ! En période de confinement, je pouvais le comprendre et je le respectais/le respecte. Mais annoncer que ces plages vont rester fermées après le 11 mai (et la région n'est pas classée en rouge) cela relève d'une toute autre affaire.

Et quelle logique puisqu'à côté de cela, ceci sera autorisé après le 11 mai :

https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKBN22E0D5

N'est-ce pas un lieu plus exposé qu'une plage iodée, ventilée, aérée ? Les plages bretonnes en ce printemps, ce n'est pas La Grande Motte au coeur de l'été. Et je pense qu'il y a moins de risque à aller transpirer sur une plage que dans une salle de gym.

Pourquoi pas, en effet, rouvrir les salles de sport si des mesures barrières strictes sont mises en place. Mais les plages, elles ? Quelle réalité derrière cela ? Instaurer une dictature où toute activité qui ne génère pas des retombées économiques directes est proscrite ? Sous couvert de louables arguments sanitaires, évidemment.

Je dis cela, mais je vais me taire puisque Internet, aussi, est fliqué.

Je prends ici des risques. Et je ne suis pas sûr que détenir une carte de presse en cours de validité me protège de grand chose. Dans l'aire de la défiance, je sais qu'elle ne préserve de plus grand chose. Et croyez-le ou non, ce n'est pas une bonne nouvelle non plus.

Nous sommes en dictature. Transitoire, globalisée, mondialisée peut-être, mais nous sommes en dictature, c'est un fait.

Voilà où ont mené nos derniers suffrages universels à tous. Au même stade que dans un régime comme la Chine.

Les démocraties, dont la France, ont fait le choix de s'aligner sur les moins disants démocratiques et font même parfois preuve de zèle.

EDIT 13 mai 2020

https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/confinement/carte-deconfinement-decouvrez-les-plages-ouvertes-ou-en-attente-d-autorisation-6833967

Premières ouvertures de plages ! Mais que constate-t'on ? Un nombre très réduit de plages ouvertes (La Baule, Pornichet, le Conquet...) quand la Bretagne en compte des milliers ! Autrement dit : l'Etat jacobin organise la concentration du public sur un espace restreint. Quel bon sens ! C'est faire fi que les locaux sont les premiers à fréquenter les plages - leur plage - à proximité de l'habitat diffus sur tout le littoral breton. Naturellement, un dispatch se serait fait sur toute la bande littorale alors que l'on va assister à une concentration.

Aucune logique sinon une : peu de plages rendra les contrôles (par drone ou hélicoptère) plus faciles.

 

 

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7 novembre 2019

Celtes en Bretagne, mythe ou mystère ?

 

Le roman de tristan, 1170

Dans les années 1170, deux auteurs, Béroul et Thomas, mettent en vers le Roman de Tristan.

 

lettre typo celtique J e suis tombé par hasard, dans La Nouvelle République, sur l'interview en 2014 d'un archéologue réduisant l'apport celtique en Bretagne à un mythe. Voici quelques extraits commentés :

Question du journaliste : « La Bretagne celtique, c'est un mythe ?

Réponse de l'archéologue : Complètement ! Dans la préhistoire du Massif armoricain, les Celtes ne sont qu'une anecdote qu'on a cherché à monter en épingle à partir du XVIII esiècle, en partie, pour des raisons politiques, Bonaparte voulant recréer une Nation sur des bases identitaires très fortes, lançant la fameuse académie celtique qui a attribué aux Celtes le mégalithisme. »

Comment, au vu des recherches génétiques récentes, et historiques (notamment sur la transmission orale depuis le moyen-âge), peut-on faire remonter la présence celte en Bretagne à une invention politique sous Bonaparte ? Je m'interroge. Mais continuons :

«En tout cas, c'est un mythe persistant…

 -Il est particulièrement entretenu, au point que l'on voit aujourd'hui se mettre en place des pratiques néodruidiques complètement construites puisque les communautés du Massif armoricain, de tradition orale, n'ont laissé aucun écrit ! Les Celtes ne sont jamais venus en Bretagne. Les recherches archéologiques démontrent que les Celtes sont venus d'Europe centrale et se sont partagés en deux groupes, l'un remontant vers l'Angleterre, l'Écosse et l'Irlande par la Belgique et la Normandie ; l'autre descendant vers la péninsule, ibérique par le centre de la France en évitant la Bretagne. »

Ce point de vue n'est-il pas en contradiction totale avec à peu près toutes les recherches sur les tribus/peuples celtiques (Vénètes, Osismes, Coriosolites, Redonnes...) qui ont occupé l'Armorique ? Et cela ne ruine-t-il pas les travaux sur l'interpénétration entre les langues celtiques insulaires et continentales en Armorique ? Je pense que l'archéologie travaille parfois en silo en faisant fi des travaux des autres disciplines (linguistique, recherche historique et aujourd'hui génétique...), peut-être au prétexte que les archéologues sont précurseurs, dans le sens antérieur sur un plan chronologique aux autres disciplines.

Enfin :

« Pourquoi ont-ils snobé la Bretagne ?

- D'abord parce que les Celtes, peuple migrant, n'étaient pas intéressés par les péninsules. Mais je pense que la raison principale tient au fait que les Celtes, qui cherchaient à se fondre dans les populations, n'ont pas réussi à s'intégrer aux communautés bretonnes du fait de leur forte identité développée au néolithique. »

Il y a une contradiction qui pointe en fin d'interview. Au bout de combien d'années d'interpénétrations considère-t-on qu'un peuple "n'a pas réussi à s'intégrer" ? Les Celtes ont-ils fait qu'effleurer de leur présence l'Armorique pour finalement se dire : "Bon, ce n'est pas pour nous..." Tout en y laissant une trace encore palpable ? On a envie d'en savoir plus. De comprendre ce qui a alors suscité ce non événement, cette non interpénétration supposée. Et qu'est-ce que cela signifie sur l'intégration ? Peut-on nier la présence d'un peuple au motif qu'il n'a pas réussi à s'intégrer ? Les tentatives certes infructueuses ne font-elles pas en elles-mêmes parties de l'histoire de l'humanité ?

Comment explique-t-on alors cette forte présence, parmi les Bretons actuels, des marqueurs génétiques des celtes continentaux gallo-romains (R1b U152 par exemple) ou celtes insulaires (R1b L21) ?

La notion de mythe évoquée dans l'interview n'est-elle pas une réponse un peu facile qui escamote les questions non élucidées ? Le terme est fort et catégorique. Je préfère encore celui de mystère, qui aurait été plus mesuré, et plus juste.

16 octobre 2019

Le monde de l'interceltisme en 2019

 

femme picte

Ah sinon, les Ecossais ont retrouvé Dupont de Ligonnès.

Comment va l'Ecosse ? Mal si elle songe au brexit. Mieux depuis qu'elle rêve d'un nouveau référendum sur l'indépendance... pour rester dans la zone euro !

Comment va le pays de Galles ? Le pays de Galles, comme le Royaume-Uni du reste, irait bien s'il n'y avait les Anglais... et ces quelques Gallois qui n'ont pas compris à quel point ils étaient inféodés à Londres et voté pour le brexit comme les Anglais.

🇮🇪 Comment va l'Irlande (du sud ) ? La république d'Irlande va mal à cause du brexit mais réfléchit déjà à comment en tirer profit à terme. L'optimisme irlandais est à toutes épreuves, l'Eire en a vu d'autres.

Comment va l'Irlande (du nord) ? Un comble : les Nord-Irlandais sont en train de réaliser qu'ils allaient bien, toutes proportions gardées. Ils ne parviennent pas à surmonter leurs sempiternelles contradictions, comme de reconnaître qu'ils allaient mieux grâce à l'Europe ! Que voulez vous, les Unionistes n'avoueront jamais que c'était bien de vivre dans une Irlande virtuellement réunifiée (comparé à ce qui les attend avec le brexit)...

Comment va la Bretagne ? Le Breton des villes fait du business, le breton des champs de la culture. Et vice-versa ? Donc, tout va (à peu près) bien.

Comment va la Galice ? Les Galiciens vieillissent, s'expatrient, dépriment - la saudade et le fado ne sont pas loin - tout en se disant qu'ils habitent la plus belle province d'Europe.

Comment va l'île de Man ? Euh...

21 décembre 2018

TK BREMEN, EPILOGUE

 

 

C'est pas la faute du commandant de bord, seul inculpé.

Relax, Max, t'as ta relaxe.

L'avocat s'est payé le luxe de jeter le doute sur le Crossa,

le service opérationnel de surveillance en mer.

Des gens donnent de leur vie pour en sauver.

Et ce sont eux qui sont incriminés in fine.

 

Comme les personnels hospitaliers.

No comment.

 

 

3 novembre 2018

L'impressionnante carte de la pollution par le dioxyde d'azote

 

carte d'europe de la pollution selon greenpeace

Cette carte provient d'une des études les plus exhaustives à ce jour. Elle a été réalisée par Greenpeace en se fondant sur des données croisées, pour beaucoup issues d'organisations gouvernementales, à sa différence. Greenpeace a ainsi comparé les données de l’Agence spatiale européenne (ESA) avec les sources connues de pollution par le NO2 à l’aide des données issues de la base des émissions de la Commission européenne pour la recherche sur les émissions atmosphériques mondiales, du système de suivi du charbon CoalSwarm, de la base de données WRI Global Power Plants et d’autres données satellitaires.

"Les nuages ​​colorés montrent tout le NO2 dans la troposphère globale. C’est la couche la plus basse (et la plus grande) de l’atmosphère terrestre, qui s’étend du niveau du sol à 10 km au-dessus, note l'étude. Plus le nuage est foncé - ou rose -, plus la concentration de NO2 dans une zone est élevée, mesurée en unités de Dobson (DU). Cela reflète la quantité totale de gaz dans l'atmosphère au-dessus d'un certain endroit (...).
Étant donné que l'UA mesure le nombre total de molécules dans une colonne verticale, ce n'est pas la même chose que les concentrations au niveau du sol. Cela signifie qu'il est difficile de tirer des conclusions spécifiques sur la santé à partir de ces données, car la pollution indiquée est répartie à différentes hauteurs de l'atmosphère. Une partie est émise au niveau du sol (par exemple par les transports) où se trouvent des personnes ou dans des villes où les bâtiments rendent difficile la dispersion de la pollution. Les autres points chauds sur la carte proviennent de centrales émettant du NO2 à un niveau beaucoup plus élevé."

Ces nuances apportées, "cela ne veut pas dire que la pollution provenant de telles sources n’a pas d’impact sur la santé humaine, poursuit Greenpeace. Alors que les personnes les plus proches de la source sont les plus exposées, la pollution peut parcourir des centaines de kilomètres, y compris au-delà des frontières, en fonction des conditions météorologiques, de la géographie d’une région et de la hauteur d’une cheminée".

Les zones les plus polluées en Europe correspondent à un vaste corridor allant de l'Angleterre à la Rhur en passant par le Bénélux. Les deux zones les plus polluées, selon l'étude, sont en l'occurrence la région de Cologne, où se trouve le complexe énergétique à charbon le plus polluant d'Europe, et le grand Londres. En France, cette zone déborde sur le nord de la France avec des niveaux que l'on retrouve seulement en Ile de France et dans les Bouches du Rhône.

Les régions montagneuses présentent les niveaux de pollution les plus bas (grand massif central, Alpes, Pyrénées, Morvan, Jura), ainsi qu'une bonne partie de la façade atlantique, en particulier la Bretagne sud (sud Finistère/Monts d'Arrée, Morbihan, sud-ouest des Côtes d'Armor), le sud Vendée, la Charente maritime et les Landes.

On notera que certaines régions économiquement avancées se distinguent d'autres tout aussi développées : la Norvège, la Suède, la Suisse combinent faible niveau de pollution et haut développement, à l'inverse de l'Angleterre, du Bénélux et de l'Allemagne ou même de la Finlande. Des choix liés aux modes de production énergétique mais aussi à l'organisation du maillage territorial. Il y a des choix en matière de politique énergétique, il y en a aussi à mener en terme d'aménagement du territoire. Métropoliser, concentrer les populations n'est pas neutre...

 https://unearthed.greenpeace.org/2018/10/29/nitrogen-dioxide-no2-pollution-world-map/

 

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2 octobre 2018

Etel vaut bien... un stylo bleu

 

21 septembre 2018

Notre Dame des Landes au radar

Notre Dame des Landes au radar
A l'heure où le projet d'aéroport de Notre Dame des Landes (NDDL), pourtant très ancien (années 1960) ravive la polémique, voici quelques pistes de réflexion concernant la place de la Bretagne dans le transport aérien européen avec une question double...
4 décembre 2017

Joie simple / Levenez plaen

erdeven kerzerho 1

 

erdeven kerzerho 3

erdeven kerzerho 4

erdeven kerzerho 2

4 octobre 2017

Escale à Houat

 

houat côte sud 2

 

 Bien longtemps que je ne m'étais prêté au jeu du mini reportage photo pour le blog. C'était dans une autre vie, faite d'incertitudes, d'errance. Aux premières années de ce blog, avant le "phagocytage" des réseaux sociaux par FB et consorts. 

 

Houat bourg

 

A cette époque, bien avant la naissance de la précieuse personne sur cette photo,  dans les années 2007-2009, les blogs ressemblaient aux radios libres. Les commentaires abondaient, donnant le rythme de la journée. Je vivais les prémices du monde actuel, ne comprenant pas bien ce qui se passait, pourquoi l'arbre de mes études ne donnaient plus de fruits. 

 

houat côte sud

  

J'ai vécu cette période de bascule, de contrats courts assedico-stériles, de sarko-radiations, comme une sorte de purgatoire professionnel. Je me suis remis en question sans fin. En vain. Un peu comme un réacteur nucléaire qui se serait emballé. 

 

houat land art

 

J'ai maudit ce monde et l'aveuglement de la société française nous demandant des cotisations impossibles ne correspondant plus au niveau de vie induit par les nouvelles règles du jeu tacite. Mais j'ai vécu de travaux manuels, d'écriture, de voyages accessibles. 

 

houat land art 2

  

Je garde un souvenir très particulier de cette période qui a valu les plus riches

échanges sur les blogs, une grande créativité intérieure.

Apprenant à survivre.

Et finissant par aimer ça.

 

houat coeur land art

 

Aujourd'hui, avec le recul sur cette décennie de l'étrange, constatons ceci :

plus rien ne sera comme avant. Des pans entiers ont péri. Il a fallu

se raccrocher aux branches.

Dans mon cas, j'ai réappris la presse, moins spontanée, moins intuitive,

plus digitalisée. Plus data.

Le desk triomphe à (presque) tous les étages.

J'ai renoué avec une rédaction sans plus vraiment me projeter, en prenant la vie

comme elle vient...

 

houat kenavo

  

Post scriptum : j'ai adoré l'île de Houat. 

Je retourne sur le continent...

mais je reviendrai.

 

15 juillet 2017

D'où viennent les Bretons ? - édit 2017

 

celtes-d'où viennent les bretons

Les derniers commentaires sur cette note, qui est l'une des plus consultées au demeurant depuis 2006 (voir également en rubrique "Ethnologie" Origine des Bretons) amène à rouvrir les débats et la discussion en vue de réamender le texte, le cas échéant. Avis à tous les fins connaisseurs, à commencer par J.-C. Even, qui a rouvert la question. N'hésitez pas à confirmer ou infirmer point par point :

 

D'où viennent les Bretons ? Combien étaient-ils à leur arrivée en Armorique ? Pourquoi et comment sont-ils arrivés en Armorique ? Une part de mythe demeure sur ce qui a été indiscutablement l'un des plus importants mouvements d'immigration en Europe au cours du premier millénaire. Un mouvement original et pacifique, qui s'est étalé dans le temps, sur des siècles.

Allons tout d'abord à la source. Installés dans les îles britanniques à la veille des premières grandes migrations en Armorique, les Bretons descendaient eux-mêmes de tribus celtes continentales, selon toute vraisemblance installées dans l'actuelle Belgique. Mais si l'on veut remonter encore plus loin, il est également fort vraisemblable que ces mêmes tribus celtes provenaient d'un triangle allant du sud de l'Allemagne à la Suisse en passant par l'Autriche : c'est là que se situait le noyau primitif même des Celtes (civilisations de Hallstatt et civilisation de la Tène), eux mêmes descendants de l'une des branches indo-européennes... D'Asie, donc.
S'agissant de l'Armorique, celle-ci était essentiellement peuplée avant l'arrivée des Bretons de tribus gauloises, telles les Osismes, les Coriosolites ou encore les Vénètes. Plus ou moins romanisées, ces peuplades celtes avaient elles-mêmes développé des liens commerciaux ou guerriers avec les îles britanniques : après la révolte et la défaite des Vénètes en 56 av.J.C, des Armoricains s'embarquèrent en effet vers l'île de Bretagne. Ces précisions ont leur importance, car elles préfigurent et expliquent en partie pourquoi l'arrivée des Bretons, ce mouvement d'immigration massif, s'est produit pour l'essentiel pacifiquement, par assimilation.
L'arrivée des premiers Bretons. Contrairement à une idée reçue, l'arrivée des premiers Bretons en Armorique, à la fin du IVe et au Ve siècle, dut beaucoup aux Romains, qui recourirent aux Bretons afin de protéger le littoral nord de l'Armorique et donc de défendre les côtes de l'Empire romain contre les pillards saxons et peut-être irlandais.
Ce flux d'immigration, contrôlé, encadré, préfigura un autre mouvement d'une toute autre ampleur, qui se produisit entre les Ve et VIIe siècle. Ce mouvement dut davantage, dans un premier temps, aux menaces d'invasion des Pictes de Calédonie (actuelle Ecosse) et des Scots d'Irlande qu'à celles des Angles et des Saxons.
Confrontés à l'invasion des Pictes et des Scotts, les Bretons décidèrent en effet de recourir à des mercenaires du Jutland (actuel Danemark). Seulement voilà : peu loyaux, les Jutes se retournèrent contre les Bretons et s'allièrent à d'autres tribus germaniques, qui les rejoignirent dans leur invasion des îles britanniques : les Angles et les Saxons. Les premiers occupèrent rapidement la côte nord-est de l'actuelle Angleterre (East Anglia), tandis que les seconds envahirent l'actuel bassin de Londres (d'où les noms de Sussex et d'Essex, par exemple).
La poussée anglo-saxonne. Les Bretons furent chassés et acculés sur la côte ouest de l'île de Bretagne, en Powys et Gwent (Pays de Galles) et en Domnonée (Cornouailles et Devon). Concentrés sur un plus petit territoire, les Bretons se trouvèrent à la fois menacés et confrontés à un problème de surpopulation. Cette poussée des Angles et des Saxons se traduisit ainsi par de nouvelles vagues de migrations, effectivement beaucoup plus importantes.
Une fois de plus, ce mouvement ne fut nullement anarchique et désordonné. Il s'agissait véritablement de troupes (ou de boats-people !) qui arrivaient à intervalles réguliers chez leurs compatriotes déjà fixés en Armorique avec femmes, enfants, chefs politiques et religieux (les fameux saints bretons). Ils achetaient des terres ou négociaient leur cession. Leur accueil était facilité par la présence d'autres Bretons, donc, mais aussi par les autochtones gaulois, qui présentaient des similitudes évidentes, tant linguistiques que culturelles. Bretons et Gaulois parlaient d'ailleurs des langues appartenant au même groupe de langues celtiques : celles du groupe brittonique ou p-celtic (par opposition au groupe gaëlique ou q-celtic).
Des nuances de peuplement. Si l'origine des Bretons est grosso modo bien connue, il est intéressant de rappeler que le peuplement par les Bretons s'est fait différemment selon les régions d'Armorique.
Ainsi, le nord de l'Armorique (notamment le Trégor) a-t-il été massivement peuplé par les Bretons de Domnonée (actuels Devon et Somerset), au point de lui transmettre son nom. Il en va de même de la Cornouaille (sud Finistère), massivement peuplée par les Bretons de Cornouailles britannique.
Les Bretons de l'actuel pays de Galles, de leur côté, ont plutôt peuplé le Léon et le pays Vannetais. A noter d'ailleurs la particularité du pays Vannetais, où le mouvement de migration n'a pas totalement submergé les autochtones. C'est d'ailleurs la principale explication de la différence linguistique du Vannetais. Si les trois dialectes bretons dits KLT de Cornouaille, du Léon et du Trégor sont proches, le Vannetais diffère sensiblement : notamment parce que le Vannetais est plus proche du gaulois. Les Vénètes y ont davantage imprimé leur trace que les autres peuplades gauloises d'Armorique, plus faibles.
Quelle fut la proportion d'immigrants dans la population (...) ? Les historiens peinent à quantifier la proportion d'immigrants bretons. Le débat n'est d'ailleurs pas clos sur cette question. Mais certains historiens avancent toutefois le nombre d'environ 30 à 50 000 immigrants bretons des îles britanniques entre les Ve et VIIe siècle. Ce qui est considérable. Car on peut estimer à l'époque la population de l'actuelle Bretagne à environ 100 000 âmes. Dans la moitié ouest de la Bretagne, le nombre d'immigrants a donc selon toute vraisemblance supplanté celui des autochtones, en particulier en Domnonée et en Cornouaille.
Il n'en reste pas moins que les bretons ont également peuplé l'est de la Bretagne, notamment jusqu'à une ligne allant du Mont-Saint-Michel aux portes de Nantes, mais il est vrai dans une moindre proportion et parfois par îlot. Ainsi, des zones ont été assez fortement peuplées par les Bretons, telle la presqu'île de Guérande et la région de Dol et Saint-Malo.

Force est donc de constater que la Bretagne est largement peuplée d'immigrés, auxquels il convient d'ajouter d'autres vagues d'immigration, notamment irlandaises (lors de l'évangélisation de la Bretagne puis, beaucoup plus tard, lors de la grande famine du XIXe siècle).

>Lire aussi : http://breizhblog.canalblog.com/archives/2017/11/04/35836260.html

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