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B u h e z  U r  V a l a f e n n
21 septembre 2012

LA CRYPTE DE SAINT MÉLAR, GUIMAEC

 

ebreizh guimaec saint melar

 

Ce sont des écrits de l'évêque du Léon Omnès, au XIe siècle, qui relatent la vie tragique de Mélar (524-544), jeune prince héritier du royaume de Bretagne.

Alors que Mélar n'est qu'un enfant de 7 ans, son père Miliau, Roi de Bretagne, est assassiné par son oncle, Rivod, désireux de s'emparer du pouvoir. Mais Rivod sait qu'il lui faudra aller plus loin et priver le jeune prince héritier de la succession. Rivod, aidé par plusieurs gouverneurs alliés, décide donc d'attenter à la vie de Mélar. L'un de ses gouverneurs est chargé de l'empoisonner. Mais ce dernier, très pieux, est sauvé par le signe de croix qu'il dessine sur les mets servis, anihilant les effets du poison. Les conspirateurs sont démasqués et avouent leur méfait. Décidément empli de bienveillance, le bon prince Mélar les pardonne.

Las. Rivod, sans scrupule, prépare de nouveau un mauvais coup. Une deuxième tentative s'avère infructueuse. La troupe à la solde de Rivod ne parvient pas à attenter à la vie de Mélar. C'est qu'il est protégé par la reine Haurille, sa mère, prête à tout pour la survie de son fils. Un capitaine zélé de Rivod parvient toutefois à trancher la main droite et le pied gauche du prince. Ainsi, Mélar ne pourra plus guerroyer. Cette mutilation, de fait, fera de Rivod le seul à même de protéger le Royaume !

C'est ainsi que Rivod parvient, par ce biais, à prendre le pouvoir. Le jeune Mélar est confié à un évêque et envoyé dans un monastère fondé par Saint-Corentin. Le gouverneur Kerialtant devient son précepteur. Mais le danger n'est pas écarté pour Rivod, car, contre toute attente, Mélar se voit greffer une main d'argent et un pied d'airan qui lui confèrent une dextérité hors du commun. 

Apprenant cela, Rivod s'entretient avec Kerialtant et conclut un pacte avec le précepteur : la mort du jeune prince contre des terres. L'alliance est entérinée. Mais avisée du funeste projet, prise de remords, la femme de Kerialtant décide d'emmener Mélar en Domnonée chez son oncle Conomor. Furieux, Kerialtant part à leurs trousses, aidé de son fils Justan. Ils parviennent à retrouver Mélar en Domnonée. Heureux de revoir son précepteur, Mélar ne se doute pas de ses mauvaises intentions : en 544, il est assassiné par Rivod dans une hôtellerie de Lanmeur (Lan Meur Melaer) et décapité par Justan. 

Ainsi mourut Mélar. Mais justice fut faite : Justan, lors de sa fuite, fit une chute mortelle, tandis que Kerialtant fut maudit : comme convenu avec Rivod, Kerialtant lui apporta la tête de Mélar. Rivod tint parole et céda une partie de son royaume. Fou de joie, Kerialtant se rendit sur le mont Scoci afin de le contempler. Parvenu au sommet, il ferma les yeux puis les rouvrit. Mais il ne vit rien de son empire. Au lieu de pouvoir admirer sa terre promise, il devint subitement aveugle et mourut. Quant à Rivod, il fut emporté peu de temps plus tard par ses propres remords.

Selon la légende, la tête du jeune Saint aurait été portée en Cornouaille, dans la cathédrale de Quimper. Toutefois, sur insistance du peuple de Domnonée, il fut décidé que Cornouaillais et Domnonéens se rendraient sur la montagne d'Arez (Monts d'Arrée), à la limite des deux provinces, les uns avec le corps, les autres avec la tête, afin de les assembler. Sous les regards effarés de tous, les deux parties de Mélar se mirent en mouvement et s'assemblèrent d'elles-mêmes !

Son oncle, le prince Conomor, fit embaumer le corps et le conduisit près de Lannion, sur la terre où reposent ses ancêtres, à Lexobie. Mais là encore, le sort en voulut autrement : les chevaux tirant le char funéraire se dirigèrent d'eux-mêmes vers Lanmeur, où le chariot se brisa. Dieu avait décidé d'y inhumer celui qui allait devenir Saint-Mélar.

Ce fut chose faite sous l'égide de Saint-Samson, évêque de Dol. 

Les moines de Saint-Samson firent édifier un monument dédié à Saint-Mélar. Sur une crypte, fut édifiée une église. La crypte existe toujours (et peut être visitée) à Guimaec. Mais les reliques de Saint-Mélar ont été quant à elles conservées en partie à l'abbaye de Redon et dispersées en de nombreux lieux saints en Bretagne et jusqu'aux confins... de Paris.

 

monts d'arrée au crayon

 

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Commentaires
B
Tu piques ma curiosité : que signifient-elles en l'occurrence ?
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K
pas un mot sur les étranges sculptures des piliers? sinon, après cet histoire je comprends que tu ais voulu rassurer avec tes statistiques sur la criminalité !!
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B
Ca relativise les querelles de famille modernes.
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C
Charmante histoire.<br /> <br /> La crypte est sympa.
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