10. L'HEURE DES REPRESAILLES : sauvés creusant leur tombe

A la vielle de la Libération, début août 1944, se sentant menacés, les Allemands multiplièrent les exactions. Deux Liziotais, Théophile Trégaro et Louis Boulvais, en surent quelque chose. Interpellés pour avoir tenté de retirer les pneus d'un véhicule allemand, les deux hommes furent arrêtés et amenés sur les landes de Meslan, entre Saint Servant sur Oust et Lizio. Là, des Allemands du secteur de Josselin avaient déjà rassemblés quatre prisonniers de Quily. Ils exigèrent aux six malheureux de creuser leur propre tombe...

Occupés, également, à préparer des opérations de minage, en particulier dans le but de faire sauter le pont de L'Herbinaye, les Allemands commirent toutefois l'erreur de demander à deux d'entre eux d'aller chercher des charrettes afin de transporter des explosifs. En contrepartie de quoi, la vie sauve leur fut promise. Si les deux prisonniers parvinrent bien à se procurer des charrettes auprès de deux fermiers de la région, ils ne manquèrent pas au passage d'alerter la résistance. L'information fut aussitôt remontée au capitaine Villard, à Kergras, qui commandait alors la huitième compagnie FFI de Ploërmel-Josselin, et qui envoya sur le champ un télépgraphe à Londres afin d'envoyer l'aviation. Cette initiative sauva la vie aux prisonniers : ces derniers étaient toujours en train de creuser leur tombe quand le groupe de Mosquitos arriva et mitrailla le campement. Mais les Allemands ne lâchèrent pas prise. Les Mosquitos partis, ils se lancèrent à la poursuite de leurs prisonniers. Une deuxième attaque heureusement fut aussitôt décidée, permettant définitivement aux six hommes de s'enfuir, tandis que plusieurs Allemands furent tués. L'un des paysans venu apporter sa charrette périt également : effrayé par les rafales, le cheval du paysan se cabra et le jeta à terre. Ce dernier n'eut pas le temps de se sauver, la mitraille lui arracha l'épaule. Il mourut de ses blessures.

Comments

[Cornus]

Incroyable histoire...