Réforme territoriale : ce sera treize régions

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EDIT DU 20 NOVEMBRE. En deuxième lecture, l'Assemblée nationale a finalement adopté la nuit dernière la mouture à 13 régions, faisant fi des propositions du Sénat le mois dernier. Pour rappel, le Sénat s'était prononcé pour une France à 15 régions préservant l'autonomie de l'Alsace et réfutant l'idée d'une fusion Midi Pyrénées-Languedoc Roussillon.

Si le droit d'option permettant à un département de demander à changer de région est maintenu, la Bretagne est figée dans son périmètre actuel à quatre départements. Quand bien même la Loire Atlantique demanderait à rejoindre la Bretagne, il lui faudrait pour cela l'aval des 3/5e de l'asemblée départementale ainsi que celui des régions concernants : la Bretagne mais aussi celui des Pays de la Loire. On voit difficilement comment les élus ligériens accepteraient de se séparer du plus gros département de la région et de se tourner vers la région Centre, désormais baptisée Centre-Val de Loire.

L'idée d'une vaste région Val de Loire allant de l'Anjou au Berry en passant par le Maine et la Touraine permettrait pourtant de réduire à deux seulement le nombre de régions dans l'Ouest de la France avec deux entités à l'identité mondialement reconnue : la Bretagne d'un côté, le Val de Loire et ses châteaux, classés au patrimoine mondial de l'Unesco de l'autre.

Sont maintenues : les fusions de l'Aquitaine, du Limousin et de Poitou-Charentes, formant la plus vaste région française et l'une des plus grandes d'Europe. L'Auvergne est absorbée à la région Rhône-Alpes (1.1 million d'habitants contre 6 millions respectivement). Le Grand Est des Ardennes au Territoire de Belfort voit la disparition historique de la Lorraine et de l'Alsace. Plus consensuelles, les fusions des deux Normandies et de la Bourgogne avec la Franche Comté sont également entérinées. Enfin, en dépit d'une forte opposition au PS notamment, le Nord Pas de Calais et la Picardie sont également maintenues dans leur fusion.

EDIT DU 10 AVRIL 2014. Suite à la déclaration d'intention du nouveau Premier ministre Manuel Valls qui entend réduire le nombre de régions en France par deux, voici une nouvelle variante à 12 régions + Corse comme suit (lire également sur l'infographie) :

1. Ile de France+Oise

2. Rhône-Alpes-Auvergne

3. Méditerranée (Paca+Languedoc Roussillon)

4. Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin

5. Nord Pas-de-Calais + Somme

6. Bretagne (Loire Atlantique incluse)

7. Alsace-Lorraine

8. Normandie réunifiée

9. Val de Loire

10. Midi Pyrénées

11. Bourgogne-Franche Comté

12. Champagne-Ardennes + Aisne

13. Corse

EDIT 11 AVRIL. Le magazine Challenge affirme détenir en exclusivité le projet gouvernemental des 12 régions suivantes :

Comments

[ar valafenn]

Oui, j'ai édité la note entamée dans la ferveur printanière des voeux de François Hollande qui aboutissent aujourd'hui à une réformette, mais y'a quelques bases cohérentes, d'autres moins... Je te rejoins aussi sur la fusion Nord-Pas de Calais et Picardie qui ne me semble pas une hérésie.

[Cornus]

Je ne pouvais imaginer que tu n'y consacrerai pas une note. Pour le Nord-Picardie, c'était logique à tous points de vue et je ne comprends pas bien l'opposition qu'il y avait. Même avis que toi sur la Bretagne, le Centre et les Pays-de-la-Loire.

[ar valafenn]

Tout à fait, naïka. Ce que tu détailles là est la hantise de la Datar (scénario de la France éclatée) et des gouvernants qui nous louent l'Europe mais en réalité la voie comme un calque du centralisme français frileux alors que l'on devrait raisonner comme nos principaux partenaires le font (entre régions transfrontalières (Bénélux, Scandinavie, Bâle-Mulhouse, Lorraine-Sarre, Bavière-Autriche, etc)... Cela ne veut pas dire renoncer à la France, cela veut dire au contraire sortir de cette illusion de croire que l'on peut faire l'Europe sans vraiment la faire en entretenant le mythe d'une France unie et forte mais en réalité repliée sur elle-même (ce qu'elle est aujourd'hui de façon criante et c'est comme cela que l'on sera perçu plus tard dans les livres d'histoire). Au contraire, il est temps de penser partenariats commerciaux, échanges, coopérations interrégionales limitrophes : pourquoi ne pas développer les échanges avec l'Irlande ou l'ouest du Royaume-Uni depuis la Bretagne par exemple ? Ne pas le faire, c'est laisser de toute façon les autres pays européens prendre le contrôle, le leadership à nos frontières comme Barcelone l'a fait aux dépends de Montpellier ou Toulouse faute de véritable politique régionale, fédérale et transfrontalière en France. Ex encore avec le Nord et la Picardie : Lille est bien seule face à Bruxelles, Rotterdam ou Amsterdam et ne fait pas le poids faute de véritable et puissante région Artois-Picardie (environ 6 millions d'habitants)... Les exemples sont nombreux !

[naika]

et pourquoi pas des régions "transnationales" avec l'Italie; Sardaigne et Gènes, l'Allemagne, Rhénanie,l'Espagne; Catalogne et Pays Basque, la Belgique; Vallonie, voire la Grande Bretagne du sud-est, Jersey Guernesey et Elbe. etc ce serait une autre façon de réaliser l'Europe.

[ar valafenn]

Trug ! :-) D ha B laouen dit ivez !!!

Oui, j'espère que les regroupements n'accoucheront pas d'une souris, et surtout pas d'une souris grand ouest en ce qui nous concerne ici. Cela signerait la mort administrative de ce beau nom de Bretagne (j'espère que les gens se mobiliseront plus que contre NDDL si cela se profile).