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B u h e z  U r  V a l a f e n n
24 mai 2013

13. L'HEURE DES REPRESAILLES. La traque de Guillac

canal de nantes à brest guillac

Vers le 8 juillet 44, quittant Le Hé en Servant sur Oust, Emile Guimard décida de s'installer avec ses agents dans une maison appartenant à son frère Joseph, située au village de La Touche. Il était accompagné par son frère Eugène, par René Allain, Charles Tregouet, Suzanne Le Bert, Marie-Louise Poislane, Andrée Gillet et Raymond Guillard.

Le colonel Morice, pendant ce temps, avait rejoint la famille Le Mouel au bourg de Guillac. Une boîte aux lettres fut mise en place au café de L'Herbinaye, sous la responsabilité de la fille de la maison Denis Lanoë. Le village était desservi par deux chemins, l'un allant vers Le Temple et l'autre vers L'Herbinaye. Mais pour déjouer les regards indiscrets, les agents empruntaient un petit sentier dissimulé dans la nature. Cette voie d'accès devait rester secrète, même pour les intimes. Le non respect de cette close faillit coûter cher car c'est par là qu'arrivèrent un jour les Allemands guidés par un proche qui n'avait pu résister aux tortures ennemies.

Le 25 juillet, informé d'une arrestation à La Ville aux Maçons et de la présence de deux hommes suspects semblant inspecter minutieusement les alentours, le groupe d'Emile Guimard redoubla de prudence. " Nous décidâmes de monter la garde le lendemain avant le lever du jour, se souvient Raymond Guillard. Vers 3h30, Charles Trégouet dit Charlemagne me réveilla et me fit part de bruits étranges." Pas de doute : il s'agissait de plusieurs véhicules venant vers le QG. Raymond Guillard prévint à son tour Emile Guimard qui lui demanda d'aller aux nouvelles du côté de L'Herbinaye pendant que Charles Trégouet était envoyé au Temple. Quant aux autres camarades, il fut décidé de les évacuer sur le champ. Le groupe passa à quelques pas des bottes allemandes. L'un d'eux, René Allain, n'obéit pas et força le pas. Par chance, l'ennemi n'ouvrit pas le feu ! Pourquoi ce geste manqué ? Pour Raymond Guillard, "il est probable que le soldat ait préféré le laisser filer plutôt que de tirer et de donner l'éveil à ceux qu'il croyait endormis dans le grenier. Peut-être a-t-il aussi pensé qu'il n'avait aucune chance de s'en sortir, le village étant encerclé".

Il n'en fut rien : le groupe était parti depuis longtemps quand les Allemands bloquèrent toutes les issues. Il était déjà au moulin de Cornet afin de franchir un passage à gué. De là, il rejoignit La Ville-Brient avant de se scinder en trois sous-groupes pour plus de sécurité. Il fut convenu de tous se retrouver à Ruffiac à la ferme de La Vieille-Cour chez la famille Châtel.

Le groupe d'Eugène Guimard, de René Allain et de Raymond Guillard préféra rebrousser chemin, restant sans nouvelle de Charles Trégouet. Revenu à La Touche, il découvrit les ruines de la ferme de Joseph Guimard, incendiée par les Allemands. Où est Charles Trégouet ? Ont-ils abattu les habitants du village ? "Nous avons frappé à la porte de la longère voisine. Après beaucoup d'hésitation, les occupants, la famille Gourmil, nous ont ouvert", encore sous le coup de l'expédition punitive allemande.

Quant à Charles Trégouet, le groupe apprit plus tard qu'il avait échappé de peu à l'ennemi : à son retour de La Touche, le 26 juillet au matin, il fut intercepté par les Allemands en train d'encercler le village. De très petite taille, Charles Trégouet, âgé à l'époque de 20 ans, échappa à la vigilance allemande en se faisant passer pour un garçon de 13 ans parti chercher une paire de sabot à Quily. Les Allemands ignorèrent qu'ils laissaient filer là l'un des agents du commandant Guimard...

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